Ali Haddad n’est pas satisfait du rythme d’application des réformes

Lors de l’université d’été du Forum des chefs d’entreprise qu’il préside, Ali Haddad n’a pas hésité à tacler le gouvernement dont il est pourtant très proche. Il a ainsi avoué que l’Algérie a échoué dans son ambition de jeter les bases d’une économie productive. La cause selon lui est due au fait que le gouvernement n’est pas allé loin dans la concrétisation des réformes économiques initiées en vue de soustraire l’économie nationale aux mécanismes bureaucratiques qui l’ont freinée jusqu’ici. Pour Ali Haddad, les réformes ne se décrètent pas. Sous-entendu, c’est sur le terrain que les réformes doivent montrer leur efficience.

Le ministre de l’industrie et des mines, Abdesslem Bouchouareb, présent à cette université d’été a répondu indirectement à Ali Haddad en mettant en avant les mesures prises par son département en vue d’encourager l’investissement productif notamment dans le secteur de l’industrie mécanique. Le ministre a annoncé pour bientôt l’adoption d’une loi visant à réglementer les rapports de partenariat entre le public et le privé en vue de booster l’investissement industriel.

Pour les observateurs, l’intervention de Ali Haddad soulève un problème réel, à savoir celui du décalage existant entre le discours et la pratique du gouvernement quant à la levée des contraintes bureaucratiques devant l’acte d’investir. Cependant, les mêmes observateurs s’interrogent sur les motivations réelles de Ali Haddad. Pourquoi le président du FCE, qui est connu pour sa proximité avec les cercles dirigeants, a-t-il choisi ce moment pour se démarquer du gouvernement ? Pour les observateurs, cette nouvelle polémique est à mettre sur le compte des luttes de clans qui semblent s’aiguiser à l’approche des échéances électorales du printemps 2017 et dans le cadre du partage de ce qui reste de la rente. Les couacs en matière de communication gouvernementale se sont multipliés ces dernières semaines opposant parfois publiquement les membres du gouvernement comme cela s’est produit récemment entre le ministre de l’industrie et celui du commerce à propos de l’importation des véhicules d’occasion.