Ali Laskri expulsé du siège du FFS par des militants en colère
C’est triste que des militants d’un parti qui se dit démocratique en arrivent à cette extrémité, à savoir expulser par la force le dirigeant de l’instance dirigeante du parti. Cette scène déplorable a eu lieu aujourd’hui au siège du FFS à Alger. Plusieurs dizaines de militants du parti sont entrés par la force dans le bureau de Ali Laskri pour l’en expulser. Sans l’intervention des policiers, l’expulsion forcée du dirigeant du FFS aurait pu mal se terminer. Ali Laskri était contesté par de nombreux militants du FFS mais il a visiblement ignoré les appels à la démission. Pour rappel, la direction du FFS n’a pas hésité ces derniers mois à abuser du règlement intérieur pour suspendre les cadres récalcitrants ou soupçonnés de ne pas être d’accord avec la ligne du parti. Ce comportement a fini par créer des dissensions au sein du parti et à susciter une contestation de plus en plus forte de l’instance dirigeante présidée par Ali Laskri.
Pour rappel, dans un communiqué publié mercredi 3 avril, deux des membres de l’instance présidentielle du FFS, Mme Hayat Taiati et le Pr Sofiane Chioukh, se sont attaqués à MM. Ali Laskri, Mohand Amokrane Chérifi et Brahim Meziani accusés “d’empêcher tout débat politique au sein du FFS alors que le pays se trouve dans un tournant décisif de son histoire”. “Nous les accusons de neutraliser le Parti et de vouloir l’aligner et l’engager dans une lutte de clans que notre cher Front avait de tous temps refusée !” C’est la déclaration de Ali Laskri tenue lors de la conférence qu’il a animé le 31 mars qui a mis le feu aux poudres et dans laquelle il accusait “les militants, les responsables et élus du parti, d’avoir cherché à neutraliser le FFS et obéir aux officines ténébreuses du pouvoir après l’annonce de sa position du boycott actif des élections présidentielles”, selon le communiqué. D’autre part, les deux signataires du communiqué rejettent l’initiative politique du parti pour une sortie de crise “cette proposition n’a jamais été débattue dans les instances du parti, et certainement pas au sein du Conseil National dont les sessions sont systématiquement empêchées par le recours à la violence en faisant appel à des individus recrutés pour l’occasion en possession d’armes blanches”.
Quels que soient les différends que nous pouvons avoir avec la ligne politique du FFS -nous avons parmi les premiers à dénoncer son appel pour une transition sous surveillance onusienne- nous tenons à déplorer et à dénoncer ces agissements qui n’honorent pas leurs auteurs. Nous ne pouvons en aucun cas cautionner la violence d’où qu’elle vienne et pour quelque prétexte que ce soit.
Mustapha Senhadji