Arkab au Nigeria pour relancer le projet de gazoduc transsaharien

La visite de travail du ministre de l’énergie et des mines, Mohamed Arkab, au Nigeria, avait pour objectif de relancer le projet du gazoduc transsaharien qui devrait relier le Nigeria à l’Europe en passant par le Niger et l’Algérie, un projet que certaines parties cherchent à torpiller au moyen d’un projet alternatif qui devrait passer par une douzaine de pays d’Afrique de l’ouest et le Maroc. Si la visite de M. Arkab permet d’entretenir l’espoir, les termes diplomatiques utilisés par le ministre algérien doivent inciter à la prudence dans la mesure où rien n’a été signé et que les parties concernées se sont entendues pour lancer les études techniques et financières et pour se réunir très prochainement en Algérie.

Dans une déclaration à la presse à l’issue de la réunion tripartite avec le ministre d’Etat nigérian des ressources pétrolières, Timipre Sylva et le ministre nigérien de l’Energie et des énergies renouvelables, Mahamane Sani Mahamadou, M. Arkab a souligné qu’il a été convenu de « poser les premiers jalons de ce projet, à travers l’entame des études techniques, en prévision de sa concrétisation sur le terrain dans les plus brefs délais ». Il a été convenu également de la poursuite des concertations par le biais de l’équipe technique, formée lors de cette réunion et chargée d’élaborer toutes les clauses, ainsi que les études techniques et financières et les études de faisabilité relatives à la concrétisation du TSGP, ajoute le ministre. Les trois ministres ont convenu d’organiser la prochaine réunion tripartie dans une courte période, au plus tard fin juillet, en Algérie, a fait savoir M. Arkab.

Lors de sa participation aux travaux de la réunion tripartite entre l’Algérie, le Niger et le Nigéria sur le gazoduc transsaharien, en présence des délégations des trois pays concernés, M. Arkab a affirmé dans son allocution, que la déclaration adoptée lors la réunion précédente tenue à Niamey le 16 février dernier « a jeté les fondements d’une feuille de route visant, notamment, la constitution d’un groupe de travail dans l’objectif de lancer la mise à niveau d’une étude de faisabilité de ce projet ». M.Arkab a fait savoir que « la relance du projet enregistré dans le cadre de la mise en œuvre du programme NEPAD intervient dans un contexte géopolitique et énergétique marqué par une forte demande sur le gaz et le pétrole, d’une part, et la stagnation de l’offre d’autre part, à cause de la réduction des investissements notamment en matière de prospection gazière et pétrolière depuis 2015.

Le ministre a également estimé que le TSGP « était un exemple de la volonté de nos trois pays à mettre en place une infrastructure régionale d’envergure internationale qui soit conforme à nos objectifs nationaux et à nos obligations internationales en tant que pays engagés à réduire l’empreinte carbone et sécuriser l’approvisionnement des marchés en gaz naturel ». Selon M. Arkab, ce projet constitue également « une nouvelle source d’approvisionnement pour des marchés constamment sollicités, compte tenu de la place que le gaz naturel occupera dans le mix énergétique à l’avenir ». Pour rappel, les experts ne doutent pas un instant du fait que le gazoduc transsaharien est beaucoup plus viable techniquement et économiquement que le projet fumeux que le Maroc et ses sponsors cherchent à faire admettre. Mais si la rationalité économique milite en faveur du projet défendu par l’Algérie et le Niger, rien ne dit que les pressions et les manoeuvres des lobbies anti-algériens vont cesser. La diplomatie économique algérienne aura fort à faire pour gagner cette bataille cruciale (Algérie solidaire, APS)