Belani répond aux élucubrations d’un ancien fonctionnaire européen
Dans une contribution au titre provocateur « Après Alep, l’Algérie ? » publiée à Bruxelles par le quotidien La Libre Belgique, un ancien fonctionnaire européen, Pierre Defraigne, s’est permis de pronostiquer pour l’Algérie un scénario catastrophe à la syrienne. Cette comparaison tendancieuse entre deux situations radicalement différentes sur les plans social et politique n’a pas manqué de faire réagir l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles. Dans une réponse adressée au journal belge, Amar Belani, ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, accuse l’auteur de recycler « les fantasmes néocolonialistes colportés par certains canards hexagonaux, eux-mêmes abreuvés de sornettes vaseuses distillées par un quarteron d’opposants algériens revanchards bien au chaud de l’autre côté de la méditerranée ».
Pour Amar Belani, l’auteur ne connaît pas la situation algérienne. « Il ignore certainement que l’Algérie (…) qui a mené il y a plus d’un quart de siècle sa propre guerre contre le terrorisme et l’extrémisme violent – dont elle en est sortie victorieuse -, a tourné définitivement cette page sombre de son histoire pour s’engager résolument dans un processus démocratique irréversible, garantissant la stabilité du pays, le fonctionnement normal et ordonné des institutions de la République, le développement économique et la justice sociale ». « Il ignore également que les changements opérés dans toutes les sphères de la vie politique, sociale et économique en Algérie ont trouvé dans la révision de la Constitution en 2016 un point d’ancrage et un socle pour sanctifier le caractère républicain de l’Algérie, consacrer le principe de la réconciliation nationale et transformer la société algérienne dans sa diversité linguistique et ethnique et à travers les sensibilité politiques qui s’y expriment librement, en rempart contre le terrorisme et les idéologies obscurantistes », poursuit Amar Belani.
« Il ignore, enfin, que l’Algérie forte de ses institutions républicaines et de sa culture démocratique, fruit d’un long processus de maturation interne, a toujours joué un rôle pivot dans la stabilisation de la région. Elle le fait d’abord pour elle-même, étant consciente que son développement et sa sécurité dépendent autant de sa solidité interne que de la stabilité de son environnement régional; Elle le fait aussi pour la sécurité et la quiétude de l’Europe, un voisinage qui n’a jamais eu à faire face, y compris durant la décennie noire, à des flux de réfugiés en provenance de l’Algérie et qui a de tout temps loué l’efficacité et la coopération des services de sécurité algériens pour déjouer les actions terroristes en Europe », conclut-il. Les observateurs interrogés ont noté avec satisfaction la prompte réaction de l’ambassadeur algérien à Bruxelles mais ont fait savoir que les réponses de la diplomatie algérienne aux campagnes de désinformation visant l’Algérie gagneraient à être accompagnées d’une meilleure communication qui tiendrait compte de la complexité de la situation qui prévaut en Syrie et du devoir de solidarité à l’égard de la population civile prise en otage entre un régime dictatorial soutenu par des puissances étrangères et des groupes armés soutenus par d’autres puissances étrangères.