Bouteflika exprime à Erdogan sa condamnation du coup d’Etat avorté
Enfin l’Algérie officielle vient d’exprimer sa condamnation du coup de force avorté en Turquie 36 heures après le début des évènements. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a exprimé dimanche la condamnation par l’Algérie du coup de force en Turquie qui viole l’ordre constitutionnel ainsi que sa solidarité et son soutien à ce pays, dans un message adressé au président turc, Recep Tayyip Erdogan. « Mon pays ne peut que condamner ce coup de force qui viole l’ordre constitutionnel établi et qui est de nature à porter une grave atteinte à la paix et à la stabilité de votre grand pays ainsi qu’à celles de la région et à l’échelle internationale », a écrit le président Bouteflika dans son message. « C’est avec un grand soulagement que j’ai accueilli le dénouement de la crise sécuritaire que vient de connaître votre pays frère, et ce grâce à la mobilisation de ses forces vives rassemblées autour de votre personne », a affirmé le chef de l’Etat.
« En cette épreuve difficile, je voudrais vous présenter, Monsieur le Président, mes vives condoléances pour les pertes de vies des hommes et des femmes qui se sont sacrifiés pour la défense de la démocratie et des institutions de la République. Le peuple turc, son gouvernement et vous-même personnellement pouvez compter sur la solidarité et le soutien de l’Algérie en ces douloureuses circonstances », a ajouté le président de la République. « Tout en vous renouvelant mon soutien et ma solidarité, je vous prie de croire, Monsieur le Président et Cher frère, en l’expression de ma haute et fraternelle considération », a conclu le chef de l’Etat.
Interrogé à ce propos, Mohamed Tahar Bensaada, qui dirige l’Institut d’études politiques et stratégiques Frantz Fanon, a répondu : « Je trouve très dommageable pour la diplomatie algérienne le fait que l’Algérie n’ait pas exprimé plus tôt une position ferme condamnant la tentative de coup d’Etat contre un gouvernement constitutionnel dans un pays frère et ami avec lequel notre pays partage tant de liens historiques et tant d’intérêts économiques par-delà des divergences diplomatiques contingentes. Même les puissances occidentales qui avaient caressé secrètement le désir de voir le coup d’Etat réussir à se débarrasser du président Erdogan avaient fait mine d’exprimer leur attachement aux institutions démocratiquement élues au lendemain du pusch manqué. Heureusement pour l’Algérie, il existe une opinion publique vigilante qui n’hésite pas à s’exprimer sur les réseaux sociaux pour combler le vide laissé par l’appareil diplomatique officiel »