Ces « démocrates » qui s’apprêtent à voler la révolution
Le départ imminent du président Bouteflika à la fin de son mandat risque, selon les observateurs, de provoquer une course au pouvoir inimaginable. La jeunesse algérienne qui a déclenché le mouvement révolutionnaire visant à changer de système devrait rester vigilante et mobilisée afin d’éviter que sa révolution ne soit kidnappée et détourner par les élites, liées à la mafia politico-financière et aux intérêts étrangers, qui se sont retournées contre un système qui les pourtant nourries à la mamelle. Ces élites se préparent à actionner leur cheval de course : les partis soi-disant démocratiques qui ne représentent rien du tout et qui ont toujours survécu comme des parasites grâce au soutien discret de l’appareil de l’ex-DRS dissous.
Mais le peuple algérien n’est pas dupe. Il connaît très bien ses amis et ses ennemis. Sur les réseaux sociaux, des jeunes militants qui sont loin d’avoir la mémoire courte, ont commencé à lister les organisations et les personnalités qui ont soutenu la clique Nezzar-Touati durant la décennie noire et qui ont appelé au massacre des Algériens sous prétexte de lutter contre le terrorisme. Les jeunes militants algériens n’oublient pas non plus les partis et personnalités qui ont appelé durant la décennie noire à l’internationalisation de la crise algérienne et qui ont cherché à poignarder dans le dos l’armée algérienne en l’accusant de tous les crimes commis par les groupes terroristes. Mais au-delà des questions relevant d’un passé douloureux, les partis pseudo-démocratiques, qui cherchent à tromper aujourd’hui le peuple avec leurs slogans vides et leur prétention à jouer un rôle sans commune mesure avec leur véritable poids dans la société, constituent un danger pour l’avenir du mouvement populaire.
En effet, ces partis, ainsi que les médias qui leur servent de vecteur de propagande, sont organiquement liés à la mafia politico-financière et aux cercles néocolonialistes et sionistes qui les alimentent idéologiquement, politiquement et financièrement. Sachant qu’ils ne représentent pas grand chose en dehors de la Kabylie, ces partis ont trouvé la combine pour s’infiltrer dans le processus de transition : ils demandent à leurs amis influents au sein de l’ » Etat profond » d’exclure les partis de la coalition présidentielle (FLN, RND, MPA, TAJ) de la Conférence nationale ! Une conférence qui n’aura de « nationale » que le nom puisque ces « démocrates » oublient au passage de citer les jeunes qui n’appartiennent à aucun parti et qui sont derrière le mouvement populaire. Des jeunes qui ne se laisseront pas voler leur révolution et qui veilleront à ce qu’ils soient dignement représentés dans les institutions de la transition et pour que force revienne cette fois-ci au suffrage universel.
Mohamed Merabet