Ces élèves qui défient le discours de Benghebrit et consorts

L’exploit réalisé par l’écolier algérien Mohamed Farah Djeloud à Dubaï en arrachant le premier prix de l’Arab Reading Challenge 2016, un concours de lecture qui a vu la participation de plus de trois millions de candidats dans l’ensemble du monde arabe n’a pas fini de susciter l’admiration et les commentaires de nombreux observateurs. La ministre de l’éducation nationale a tenu à féliciter l’écolier et sa famille. C’est le moins qu’elle puisse faire en pareilles circonstances. Cependant la ministre actuelle de l’éducation nationale est très mal placée pour féliciter l’écolier algérien selon les observateurs.

En effet, tout le monde sait que Mme Benghebrit et ses proches collaborateurs n’ont pas cessé depuis leur arrivée au gouvernement de manoeuvrer en vue de rétablir la langue française dans son statut de langue dominante dans le système éducatif national. Pour ce faire, Benghebrit et ses conseillers s’appuient sur un fait réel à savoir la baisse du niveau de l’enseignement dans toutes les matières. Mais au lieu de rechercher les multiples facteurs pédagogiques, organisationnels et sociaux en cause, Benghebrit et ses amis recourent à une explication simpliste en pointant du doigt la langue arabe dans une lecture idéologique qui rappelle malheureusement les analyses produites durant l’ère coloniale. Dans leur fuite en avant idéologique, Benghebrit et ses conseillers ont cherché à introduire l’enseignement de l’arabe dialectal dans le premier cycle primaire en prétextant que l’écolier algérien n’arrive pas à apprendre dans la langue arabe classique qui serait selon eux une « langue étrangère » avant de faire marche arrière sous la pression des associations de parents d’élèves.

Le fait qu’un élève issu de l’école algérienne puisse non seulement maîtriser la lecture en arabe à l’âge de six ans mais réussir à devenir champion du monde arabe dans sa catégorie prouve s’il en est besoin que le discours tenu par Benghebrit et consorts n’ rien de scientifique mais est bel et bien un discours idéologique d’inspiration coloniale. En effet, Mohamed Djeloud n’est pas tombé du ciel. Il est issu d’une famille algérienne résidant dans une ville algérienne et il suit son instruction au sein d’une école primaire algérienne. Des millions d’élèves algériens attendent du gouvernement algérien de réelles réformes pédagogiques en vue d’améliorer les performances de l’école algérienne et non une pseudo-réforme inspirée d’un discours idéologique empreint de préjugés coloniaux. Un discours idéologique qui sert seulement à un lobby francophile au sein de l’Administration algérienne pour continuer à exercer le pouvoir, et à bénéficier de privilèges indus avec la complicité de milieux néocoloniaux qui voudraient garder l’Algérie dans le giron français.