Chevron intéressé par l’exploitation du gaz de schiste en Algérie
Le groupe Sonatrach a entamé à Houston les premières discussions avec la compagnie pétrolière américaine, Chevron, sur des projets d’exploitation d’hydrocarbures en Algérie, a indiqué un haut responsable du groupe Sonatrach. Après ExxonMobil, c’est Chevron la deuxième compagnie pétrolière américaine qui s’intéresse au domaine minier de l’Algérie et envisage de s’y implanter pour développer des projets de production, a déclaré à l’APS Toufik Hakkar, vice-président Business Development & Marketing de Sonatrach. Les deux groupes ont tenu vendredi une réunion de travail à Houston en marge du Forum algéro-américain sur l’énergie et se sont donnés rendez-vous à Alger pour le mois prochain pour discuter des détails des projets.
A cette réunion étaient présent une délégation de Sonatrach conduite par le PDG Abdelmoumen Ould Kaddour et trois hauts dirigeants de Chevron chargés de l’exploration, du développement des affaires et des joint-ventures à l’international. Officiellement, la deuxième major américaine s’intéresse à l’exploration et production des ressources conventionnelles et non conventionnelles, d’autres sources indiquent que les Américains sont sollicités tout particulièrement pour l’exploitation du gaz de schiste en Algérie. Il semblerait que Chevron a été motivé par le succès réalisé par Anadarko en Algérie. D’ailleurs la major américaine a pris contact avec Anadarko pour s’informer des conditions de l’investissement dans le pays.
Parallèlement aux discussions avec Chevron, le groupe Sonatrach continue ses négociations avec la major ExxonMobil qui souhaite se lancer massivement dans la prospection et la production des hydrocarbures, y compris non conventionnels, en Algérie. Les discussions se sont poursuivies sur les aspects technique, fiscal et économique des projets proposés à ExxonMobil. L’intérêt des majors américaines pour le potentiel minier algérien est intéressant étant donné leur grande maîtrise des nouvelles technologies, selon les observateurs. Mais ces derniers s’interrogent sur le timing de l’accélération des discussions avec les groupes américains en vue d’exploiter le gaz de schiste algérien, sachant que cette question demeure controversée au sein de l’opinion publique algérienne. M.Ould Kaddour a-t-il eu le feu vert des décideurs algériens pour appâter les Américains dans une conjoncture politique instable où les élites dirigeantes algériennes seraient prêtes à tous les compromis pour sauver leur pouvoir et leurs privilèges ?
S. Nasri (Avec APS)