Contribution pour une Algérie décentralisée Par Farouk Doumi

Préambule

 

En rendant publique cette proposition, envoyée déjà en 2004 à la Présidence de la république, l’auteur tient à souligner que sa prémonition quant aux dangers qui menaçaient l’intégrité territoriale de l’Algérie n’était pas une vue de l’esprit alarmiste. En effet, l’incursion de Tigentourine pouvait être évitée si le pouvoir avait pris au sérieux l’étude en question qui suggérait la mise en place d’un plan d’urgence de commandements frontaliers dotés de moyens conséquents vu l’embellie financière qui prévalait.

L’auteur qui connaît bien la situation sécuritaire nationale pour avoir participé à l’intérieur contre la subversion en tant qu’officier supérieur de l’armée algérienne, ne pouvait rester indifférent aux menaces sur les six mille trois cents kilomètres de frontières avec nos pays voisins sans compter la frontière maritime de 1200 km, elle aussi menacée par toutes formes d’agression.

S’agissant d’une vision globale et organisationnelle sur le plan structurel géographique, économique et politique, reposant sur la décentralisation du pouvoir et la déconcentration des hommes et des activités, l’auteur réitère son appel pour un débat serein et paisible autour de sa proposition.

Quelle que soit la sensibilité politique des uns et des autres, le besoin se fait sentir aujourd’hui  plus qu’hier de mener une réflexion approfondie, notamment après la consécration de la révision constitutionnelle, sur l’adoption d’un nouveau système de gouvernance dès les prochaines échéances électorales, prenant en compte  les nouvelles générations de notre pays  et les changements qui s’opèrent dans le monde.

L’option proposée s’intègre aisément dans un ensemble plus vaste qu’est le Grand Maghreb des peuples, de la liberté de circuler, d’échanger et du vivre ensemble.

Réorganiser, ce n’est pas diviser mais s’adapter et adopter.

Une nouvelle république est un projet futuriste d’aujourd’hui.

 

1-HISTORIQUE DE L’ORGANISATION DE L’ALGERIE.

L’Algérie avec une superficie de plus de 2.300.000 km² a subi à travers les siècles des découpages géopolitiques et administratifs spécifiques en fonction de la nature politique des systèmes de domination consécutifs connus par notre pays.

Nous citons les deux derniers découpages politico-administratifs, à savoir :

*Les Beyliks ;

*Les Départements sous la colonisation française ;

1.1Durant la période ottomane.

L’Algérie Ottomane n’existait pas, mais en réalité il s’agit de la Régence d’Alger, qui en droit était une PROVINCE de l’Empire Ottoman, c’est exactement une colonie d’exploitation dirigée par une minorité de Turcs.

*Fin du XVI ème  Siècle :

Le sultan Ottoman transforme la Tripolitaine, la Tunisie et l’Algérie en trois régimes administrés par des Pachas.

*XVII ème Siècle :

Remplacement des Pachas par des Deys élus par la milice turque, ce qui entraina le relâchement du lien d’Alger avec Constantinople, sans pour autant qu’il soit supprimé.

Le Dey payait tribut à la suzeraineté du sultan Ottoman.

*Le Dey :

Résidence : Dar El Sultan.

Il incarnait le Pouvoir direct sur Alger(Fahç) et la plaine de la Metidja.

Trois Beyliks ou Provinces :

-Centre ou Titteri . « Médéa ».

-Ouest « Oran » après le départ des espagnols (1792).

Est « Constantine ».

Chaque Beylik était divisé en « Ouatan » (équivalent de wilaya).

La caractérisation de ce découpage est la décentralisation du pouvoir.

1.2. L’organisation administrative sous la colonisation française

La plupart des pays et colonies françaises sont :

-Afrique Occidentale(AOF).

-Afrique Equatoriale(AEF).

Les colonies dépendaient du Ministère des Colonies sauf l’Algérie qui dépendait du Ministère de l’intérieur, car considérée comme partie intégrante de la France métropolitaine.

Le Maroc, la Tunisie, Le Liban et la Syrie dépendaient du Ministère des Affaires Etrangères.

Ces pays étaient administrés par décret. A la tête, un gouverneur qui sous son autorité a des administrateurs.

De 1830 à 1840 :

Pour ce qui concerne l’Algérie, nous indiquons les planches cartographiques par Camille Rousset de l’Académie française, publiées aux éditions Plan, Nourrit et Cie en 1887, montrant le découpage ci-dessous :

*Province d’Alger (1830-1840)

*Province d’Oran (1830-1840)

*Metidja et Titteri (1830-1840)

Bône et Constantine (1836-1837)

Si l’on compare l’organisation en Beylik sous l’Empire Ottoman  et les provinces sous colonisation française, on  déduit qu’elles sont identiques, le résultat est le même pour l’Algérie : l’asservissement d’une Nation.

1.3 L’Organisation de l’Algérie de 1962 à nos jours.

*Communes

*Dairas

*Wilayas

Quelques changements sont apparus, notamment les wilayas déléguées et le Gouvernorat d’Alger (disparu rapidement en 1999).

Ce qu’on peut remarquer, c’est que le découpage régional lors de la guerre de libération national n’a pas été retenu comme entité supérieure à la wilaya post indépendance.

Cela signifie que le pouvoir est centralisé par une entité supérieure, la Présidence et les Ministères.

Aussi cette centralisation induit un cloisonnement des wilayas ne favorisant pas les flux d’échanges en termes de leurs potentialités économiques, sociales et culturelles.

 

2. L’argumentaire en faveur du projet d’une nouvelle organisation administrative

La présente réflexion serait une solution probable à la crise sociétale, culturelle, économique et politique.

Le système dirigiste militaro-politique de la gouvernance du peuple algérien depuis l’indépendance nationale ne tiendra pas encore longtemps.

Reposant sur la négation de la démocratie et le tâtonnement économique misant sur le social pour étouffer l’implosion, le système a délaissé la voie sociale démocratique, la culture du compter sur soi et sur le travail pour s’auto suffire au lieu de se suffire par le partage  avec les multinationales sur  le pétrole pour que après six décennies de gestion, l’Algérie raffine à l’extérieur son pétrole, importe ses carburants et ses huiles ,laissant la démographie galopante, et les jeunes qui réclament aujourd’hui leurs droits légitimes à l’emploi, au logement ,au mariage ,aux loisirs ,surtout que la mondialisation et la libération des nouvelles technologies des réseaux sociaux les font rêver.

Le système n’avait pas anticipé, car sa nature, son mélange de tous les genres, dirigisme économique, dictature du Parti Unique, militarisme, n’autorisaient que le tâtonnement et la fuite en avant par le soutien social dans les périodes d’aisance financière et l’austérité dès que les cours du brut chutent.

Quel est  l’Algérien qui ne connaît pas la réalité de ce que nous valons ? Nous dormons sur une planète de richesse, mais nous avons les pires gestionnaires de l’humanité.

Mêmes les tentatives d’investissements, que ce soit dans la petite industrie ou dans l’agriculture n’ont pas réussi. Des unités industrielles ne bénéficient pas des conditions idoines de croissance tant la lourdeur, la corruption imposée par la   bureaucratie, la fiscalité et les pénalités. Aucunes mesures d’encouragements.

Quant aux investisseurs agricoles, les images véhiculées par les chaines privées ne nous rassurent pas, notamment dans les grands périmètres Région d’Ain Defla pour la pomme de terre, la Région d’El Oued pour tous les agrumes et ailleurs. Des quantités importantes de productions invendues qui souffrent des problèmes suivants : Les gestionnaires ont des œillères, ne voient-ils pas qu’ils sont seuls responsables de cette catastrophe, du gâchis, des pertes colossales.

C’est que le système dirigiste ne peut pas anticiper, plus clairement l’absence de planification économique détruit les efforts de ceux qui veulent produire ici en Algérie au lieu d’importer le surplus d’ailleurs.

Ces responsables ont accéléré et accentué les disparités socioéconomiques .Où sont nos experts ? Oui la diaspora algérienne profite aux étrangers offrant les meilleures conditions de travail et de vie. Certains ont essayé d’apporter un appui appréciable mais ont été vite découragé par l’atmosphère qui règne sur les grandes agglomérations souffrantes de concentration humaine, matérielle, gaz à effet de serres ,nuisances de toutes sortes ,des décibels à bout de champ, klaxon,  mariages, des fumigènes ,des bombes importées à coup de devises ,en plus des voitures et les motos.

L’absence de l’Etat et l’état d’absence de l’application des lois ne garantit plus la vie.

L’Algérie sanitaire tue au lieu de guérir, salit tout ce qui est beau, l’Algérie culturelle n’existe pas tout simplement à voir cette jeunesse perdue.

L’espoir, j’en rêve disait un jeune. D’un beau quartier, un jardin, un cinéma, le café des copains, un petit stade du coin, un terrain de jeux pour bambins. Rêve mon fils, l’espoir viendra car le temps est votre arme.

Le temps épuisera le système et ceux qui essayent de le faire perdurer. Ceux qui se chamaillent dans leurs propres espaces ou leurs sphères, croyant qu’ils auront l’occasion de tromper la nouvelle génération, se trompent eux-mêmes.

Quand le volcan implose, ce serait trop tard d’essayer de comprendre.

Notre pays ne mérite pas six décennies de gestion chaotique, le changement s’imposera à ceux qui ne veulent pas croire au changement.

2.1 La décentralisation.

Les puissances de ce monde et aussi les pays émergents ont adopté une gestion décentralisée, c’est-à-dire qu’à l’intérieur de leurs frontières, elles ont créé des grandes régions jouissant de l’autonomie de gestion. Une sorte de jalousie s’installe entre les grandes régions dans tous les secteurs. La présence du pouvoir central est presque inexistante.

Le pays qui dispose de grandes régions dispose d’un pouvoir central, assurant les grands équilibres et la répartition justes et équitables entre elles.

S’agissant de Régions ou Provinces leur particularité repose sur le spatial, l’homogénéité, l’unité global mieux maitrisable, une gestion rigoureuse.

2.2. Spécificités et richesses régionales de l’Algérie.

Nous commencerons par rappeler quelques espaces qui sont dotés, à l’instar des hommes et femmes, de richesses indescriptibles.

L’Algérie de l’Oranie(ORAN) avec ses côtes et ses plaines, ses vignobles(TLEMCEN) et ses agrumes s’étalant jusqu’à l’Algérie du Ghriss et du Dahra(CHLEF),l’Algérie de la Mitidja et du Titteri(MEDEA) ,véritable grenier où se côtoient vignobles ,agrumes et céréales, l’Algérie de la Kabylie(TIZI OUZOU),des Beni Hamades(BEDJAIA) où les parfums des oliviers et des figuiers enivrent, l’Algérie des Hauts Plateaux(SETIF) où le grenier des céréales(TIARET) offrant fourrages aux ovins (LAGHOUAT) et du Constantinois(CONSTANTINE), l’Algérie) de la plaine de la Bounamoussa (ANNABA) arrosée par la Méditerranée jusqu’au plateau d’El Kala refuge de la faune et de la flore, l’Algérie des Aurès(BATNA) jusqu’à l’Erg oriental(OUARGLA) ; que des richesses.

 

L’Algérie de la Saouara(BECHAR) ,du Mzab,des monts du KSOUR ,DU DJEBEL Amour et ouled Nail(EL BAYADH), l’Algérie de la hmada de Tindouf du chott egherbi,du plateau de Tadmait, l’Algérie du Tanezrouft de l’Ahaggar et du Tassili(ADRAR ;TANMARASSET ;ILLIZI;)

Que de richesses dans leurs différences, dans ces Provinces homogènes décentralisées ayant pour point nodal ALGER et une deuxième capitale AIN OUSSERA pour déconcentrer la capitale politique du pays.

C’est l’Algérie des quatre saisons, l’Algérie historique, c’est aussi l’Algérie déchirée, l’Algérie devant son destin aujourd’hui.

La description citée supra est en fait le regroupement de plusieurs portions (wilayas) du territoire en un seul tenant, la Province. Cela nous rappelle quelque chose de semblable mais pas avec les mêmes objectifs, la région structure adoptée lors du congrès de la Soummam et conservée pour les régions militaires actuellement.

En fait, le découpage Provincial est l’étude des différenciations et partitions de l’espace global en sous espaces homogènes à l’intérieur du cadre national, mais à un niveau supérieur à la wilaya.

A travers la description géographique des spécificités des ensembles de l’Algérie, il ressort un ensemble de Provinces, elles-mêmes ensemble de wilayas. Ce regroupement ne modifie en aucun cas les frontières et/ou les limites administratives de chaque wilaya, car il est issu d’un travail de recherche sur l’Espace Géographique, Economique, Socioculturel de notre territoire et de nos populations à partir des archives cartographiques et  historiques à l’exemple d’un recueil de cartes d’occupation coloniale, de cartes  des tribus algériennes et d’études sociologiques sur les populations des régions etc.

L’intérêt de la présente proposition c’est de permettre aux décideurs de réfléchir à une autre gouvernance dont la part du politique est amoindri par rapport aux aspects économiques et socioculturels, où la participation active du citoyen sera effective.

2.3. L’Espace géographique, économique et culturel, option du futur.

Les Provinces ainsi dégagées sont des entités économiques, sociales et culturelles.

Les Provinces algériennes se caractérisent par leurs richesses humaines avec un potentiel équilibré en matière de richesses naturelles, dans lesquelles la participation active du citoyen sera le moteur de la croissance quelle que soit la sensibilité politique des gouvernants.

Après les étapes qu’a connues l’Algérie durant six décennies et notamment après la dernière révision constitutionnelle de 2016, l’adoption de nouvelles lois est possible pour entrer dans une nouvelle ère mettant l’Algérie à l’abri de toute dérive.

Le pouvoir doit entendre la voix du peuple lui signifiant qu’il  manque de légitimité car toutes les élections du peuple algérien ont été manipulées depuis l’indépendance et aussi cette ouverture du multipartisme à la pelle une cinquante de partis, dont un Parti qui  coûta  à l’Algérie 200.000 victimes, des invalides, des orphelins, des disparus ,un secteur économique  brulé ,des écoles fermées ,un peuple traumatisé pendant une décennie.

Aujourd’hui, l’absence de l’Etat accentuée par la maladie du président, laisse un pouvoir vidé de sa légitimité constitutionnelle, accaparé par une centaine d’algériens et d’algériennes qui ne représentent qu’eux-mêmes et non   pas le peuple Algérien ; ces mêmes figures que les mass-médias balancent dans leurs journaux télévisés et écrits ne représentent qu’eux-mêmes. Ils sont spécifiques comme le disait un député à la Chambre basse. Ils seront responsables devant l’histoire des rôles qu’ils sont en train de jouer sur le court terme.

Au lieu de présenter un projet à la Nation, ils brossent dans le sens du poil le programme de Monsieur le Président à longueur de journée. Personne n’ose dire la vérité au président. Comment osent-ils et jusqu’à quand continueront-ils de mentir à la Nation ?

L’Algérie ne se conjugue pas sur un mandat, mais sur un projet au long court sur la base d’une option politique que le peuple accepte. Les institutions spécialisées proposent les options politiques, économiques et socioculturelles pour le pays. Les candidats à la présidence du pays, chacun présentera son programme inspiré du projet de la Nation.

Le programme présidentiel doit être arrêté et budgétisé et présenté dans ses grandes au peuple qui en dernier ressort donne sa confiance sur son choix.

La proposition de la décentralisation est le bouclier à toute dérive, parce qu’aujourd’hui, les régions sont étouffées par la Centralisation et la Concentration .Pour des doléances certains citoyens parcourent des milliers de kilomètres. Pourquoi ? L’engrenage dans cette machine infernale de la bureaucratie et de la corruption finira par imploser le pays.

L’enrichissement illicite est une amère réalité. Excepté les héritiers des grandes parcelles de terrains agricoles, urbanisées puis vendues à coup de milliards, les algériens ont eu et ont un patrimoine qui ne leur permet pas d’exhiber le train de vie de milliardaires. Les populations de l’intérieur souffrent le martyr, sans gaz butane, sans électricité, sans pistes pour se rendre à l’école.

Enfin, l’alternative de décentralisation et de déconcentration proposée permet d’introduire un découpage administratif sans toucher aux limites des wilayas, d’accorder aux gestionnaires provinciaux nommés, une partie du pouvoir centralisé, d’accorder une dotation financière sur la base d’un programme et d’ouvrir les élections pour les assemblées de provinces, le reste est sans changements pour les Assemblées populaires de wilayas et de Communes.

Le pouvoir central, sera garant de l’équilibre des Provinces, assurera le partage de la rente, assurera la politique de défense, la politique diplomatique et donnant les orientations nationales à travers des lois d’orientations.

L’Algérie a les capacités de se réconcilier avec son histoire, réconcilier les générations entre elles, honorant celle qui a contribué à l’indépendance nationale et, encourageant la génération actuelle à l’édification nationale.

L’Algérie est un grand pays, un riche pays, un beau pays culturellement et humainement, ne le laissons pas se salir, il peut être demain la Mecque des touristes.

Pourvu que ces richesses soient équitablement réparties entre toutes les régions d’Algérie.

Autrement, Dieu seul sait ce qu’il adviendra de ce peuple si une classe restreinte veut dominer pour s’accaparer à elle seule ce qui appartient à tous. L’Algérie des riches tuera t- elle l’Algérie des pauvres ? N’oublions pas les principes du Congrès de la Soummam.

La décentralisation du pouvoir dans d’autres pays, d’ailleurs les plus puissants fut l’œuvre des grands hommes. L’exemple des regroupements U.S.A, Europe, en est l’exemple idéal pour expliquer que céder un peu de pouvoir c’est aussi une vision futuriste pour notre Grand Maghreb des peuples.

Le Système Provincial

La Province algérienne est une entité géographique de plusieurs wilayas.

La Province est une hiérarchie de coordination, non de commandement.

La Province est à un niveau supérieur en terme de planification, ayant une vue sur plusieurs wilayas.

La Province assure une mission de veille du programme présidentiel pour sa propre région.

La Province assure l’équilibre sur toutes les activités multisectorielles sur les wilayas qui la composent.

La Province conforte la démocratie naissante et la prise en charge de la participation citoyenne active.

Ainsi, cette décentralisation permettra aux citoyens d’œuvrer à promouvoir leur Province. Cela ne diminue en rien le pouvoir central.

 

 REPENSER L’ALGERIE AUTREMENT

Le découpage en provinces diminuera la centralisation,favorisera les flux entre provinces en terme économiques,culturels et activités sociales.Une dynamique concurrentielle s’installeraà démontrer les spécificités de chaque Province,diminuera les déplacements sur les capitales politique et administrative du pays du fait de la décentralisation donc excluant la concentration sur les deux capiatales.

Le découpage offrira une autonomie de gestion aux responsables locaux qui auront plus de prérogatives pour entreprendre et décider sur les plans de la réalisation des grands projets.

Sur le plan associatif,ce découpage régional sera à même d’installer un climat de participation des citoyens induisant une prise de conscience sur les problèmes sociétaux.

L’activité politique trouvera un cadre idoine pour s’installer dans des limites administratives permettant aux Partis de mobiliser les citoyens notamment les jeunes autour de leur programme

 

PROVINCE

CODE

Distance à partir d’Alger

TLEMCEN

131

580 KM

ORAN

311

432

CHLEF

021

208

MEDEA

261

91

TIZI OUZOU

151

103

BEJAIA

061

263

SETIF

191

300

CONSTANTINE

251

431

ANNABA

231

600

TIARET

141

340

EL BAYADH

321

636

LAGHOUAT

031

400

BATNA

051

435

TEBESSA

121

634

BECHAR

081

965

OUARGLA

301

800

ADRAR

011

1543

TAMANGHASSET

111

1970

ILLIZI

331

1859

AIN OUSSERA

170

275

ALGER

160

 

 

 

 

 

La codification des provinces est composée du code du chef-lieu de la province  et 0 ou 1ex :131 pour Tlemcen

Découpage de défense nationale.

Compte tenu de la confidentialité de la défense nationale, il apparaît nécessaire d’aborder ce problème par une adaptation de la mise en place de commandements régionaux frontaliers répondant aux besoins des situations de menaces sous toutes les formes qui se présentent.

Une proposition est faite dans ce sens.

Si nous résumons le découpage futuriste de l’Algérie, il serait :

–          21 Provinces

–          48 wilayas

–           Wilayas déléguées

–           Dairas

–          1541 Communes.

PROGRAMME ORGANISATIONNEL DES PROVINCES

Avant d’aborder cette organisation de l’avenir, la constitution amendée et publié le 07 Mars 2016 apporte quelques changements dont l’application suppose l’élaboration d’une série de projets de lois dont notamment des amendements de lois organiques adoptées en 2012.

Mais le respect du contenu risque comme par le passé récent et demain la non application .Le système a maintes reprises violé la Loi fondamentale. Rien ne garantit le contraire.

Qui peut empêcher la violation de la Constitution ?

Qui peut garantir des élections transparentes et propres. ?

Qui peut garantir le respect des droits de l’Homme ?

Le respect des libertés individuelles et collectives ? La liberté de réunion ?

La solution ne peut être qu’un changement radical d’un système essoufflé de la gouvernance.

Donner une autre organisation, un partage du pouvoir aux régions ne dépend pas des sensibilités politiques mais d’un projet structurant d’une Nation à long terme.

Les grands hommes et femmes ayant eu le destin de guider leur peuple ont vu loin et ont osé introduire des réformes dans leurs pays et asseoir des institutions garantissant la pérennité de leur réalisation.

L’ORGANISATION DES PROVINCES.

LES ORGANES DE LA PROVINCE.

La Province s’appuie sur ses potentialités humaines et économiques. Sur cette base, la Province  élabore une planification à court, moyen et long terme de projets structurants.

Elle est mieux apte à adopter une politique économique propre à ses spécificités afin de répondre au besoin régional et national.

Le Programme multisectoriel est issu des doléances des populations, des besoins d’emplois, de santé publique, de besoins de logements et l’amélioration du cadre de vie en général.

LE CONSEIL DE PROVINCE

Le Conseil de Province, sous la direction d’un Président nommé par le Président de la République assure la gestion du Programme de la Province.

Le Conseil de Province est composé des walis, walis délégués, des chefs de daïras, des présidents d’Assemblée Populaire Communale Des cadres supérieurs relevant de secteurs spécifiques y sont consultés et participent en tant que de besoins.

Le Conseil de Province élabore, propose et défend son Programme et ses budgets auprès se son Assemblée de la Province et  du Gouvernement de la République..

Les Ministères apporteront leurs appuis et seront au service des Provinces qui pourront les solliciter.

Le Président du Conseil de Province rend compte directement au Chef du Gouvernement.

L’ASSEMBLEE DE PROVINCE

La Province et son Conseil, sur le plan législatif s’appuient dur l’Assemblée Populaire Provinciale, composée de membres élus au suffrage universel au scrutin proportionnel direct dans l’ensemble de ses wilayas.

L’Assemblée de la Province est présidée par le Président élu par ses pairs.

BUREAU PROVINCIAL

L’Assemblée élit un Bureau Provincial composé de membres élus issus de l’Assemblée.

COMMISSIONS PERMANENTES

L’Assemblée dispose de Commissions permanentes (ex : Contrôle Financier) etc.

LES GROUPES

L’Assemblée dispose d’un Groupe Economique et d’un Groupe Social et culturel en tant que force de réflexion et de proposition.

Les Groupes sont consultés en matière de planification et sur les orientations des plans à moyen et long terme.

Les Groupes étudient toute question relative au développement de la Province de sa propre initiative ou s’il en est saisi.

Des textes règlementaires seront arrêtés par le Gouvernement de la république pour définir le fonctionnement de chaque organe.

LES BUDGETS DE LA PROVINCE

Les BUDGETS des Provinces sont élaborés, approuvés par l’Assemblée de Province, transmis au Gouvernement lequel décide et octroie les différents budgets sectoriels, le Conseil, Bureau Provincial, Commissions Permanentes et les Groupes. Aussi dans ce même cadre, les budgets de Wilayas, Wilayas délégués, Dairas et Communes

Le Ministère des Finances est chargé de répartir les parts des recettes fiscales aux différentes Communes.

 SUR LE PLAN NATIONAL

Conformément à la Constitution, le Président de la Province doit veiller au respect des dispositions contenues dans la Loi fondamentale du pays.

Le Président de la Province doit notamment veiller au respect de la liberté d’expression individuelle et collective, des droits de l’Homme, encourager les associations à but non lucratifs.

Le Président de la Province étant cadre supérieur de la Nation nommé par le Président de la République peut ne pas connaitre la région, s’entourera d’hommes et de femmes, compétents pour concrétiser les objectifs à atteindre.

Le Président coordonne toutes les activités des structures de la Province.

ORGANIGRAME

PRESIDENCE DE PROVINCE

ASSEMBLEE                                                               CONSEIL

     BUREAU                                                                   Walis         

     COMMISSIONS PERMANENTES                           Walis-délégués

     GROUPES                                                                 Dairas

                                                                                      APW

 

L’ORGANISATION proposée a fait abstraction de l’organisation militaire du territoire national.

L’organisation actuelle en six régions militaires ne répond plus aux conditions sécuritaires tant aux niveaux mondial, régional et national.

La situation de paix qui a prévalu jusqu’en 1990, après l’invasion de l’Irak et des autres conflits se trouvent aujourd’hui à nos frontières.

Pour faire face à ces nouveaux défis de défense territoriale, la circulation des narco trafiquants, de la subversion, de l’émigration clandestine, de l’armement, il faut repenser la politique de la défense nationale dans toutes ses composantes, structurelles, humaines et matérielles.

Il est nécessaire de rappeler ce qu’est le corps de défense nationale du pays :

–          L’armée avec toutes ses structures un Etat- major   , des structures administratives, corps opérationnels, départements, de renseignements, des commandements d’Armes (ex Gendarmerie, Marine Nationale etc.).

–          La Direction Générale de la Sureté Nationale.

–          Les corps communs Protection Civile etc.

Face aux menaces, un nouveau découpage s’impose, notamment par la mise en place de plusieurs commandements frontaliers :

-Commandement opérationnel frontalier :

–          EST

–          OUEST

–          SUD EST

–          SUD OUEST

–          MARITIME

Les mises en place de ces commandements nécessitent un recadrage des commandements d’armes et leur soutien au déploiement.

La situation de l’Algérie est caractérisée aujourd’hui par l’existence de menaces extérieures réelles, un mouvement de contestation populaire induit par la gestion actuelle du pays, la paupérisation des couches sociales, l’abandon de l’Algérie profonde et l’incompétence plurielle de certains dirigeants mal-aimés à la tête de pseudos partis sans militants.

Le peuple vit en ces moments une austérité imposé par ceux qui sont sensés anticiper les crises et ne l’ont pas fait, dilapidant l’argent du peuple dans des projets sur facturés, aujourd’hui continuent à faire le spectacle comme si l’Algérie est une scène de théâtre.

Le peuple doit agir tant qu’il est encore temps de changer de cap et la solution passera inévitablement par un changement radical, non par quelques amendements approuvés par l’Assemblée et non le peuple.

La force d’un Etat est avant tout fonction de sa légitimité et sa souveraineté émane essentiellement du peuple. Tant qu’il y a suspicion sur la légitimité des institutions, il faut revenir vers le peuple.

Une nouvelle forme de gouvernance s’installera par ceux qui opteront pour l’option développée s’intitulant plate-forme démocratique pour une nouvelle gouvernance.

*Farouk Doumi est un ancien officier supérieur de l’ANP à la retraite. Il est notamment expert en études spatiales et cartographiques.