Erdogan plaide pour le développement des relations avec l’Algérie
La visite du président turc, Tayyep Erdogan, en Algérie est une occasion pour lui de plaider pour le développement des relations économiques entre les deux pays qu’unissent des liens historiques et culturels très forts. Dans un entretien à notre confrère Echorouk, le président Erdogan est revenu sur les enjeux de sa visite. « L’Algérie est un pays émergent et un modèle de stabilité dans la région en proie à des troubles permanents. En outre, l’Algérie joue un rôle incontournable dans la sécurité et la stabilité. Nous faisons confiance à l’économie algérienne, et c’est pourquoi près de 1.000 entreprises turques activent actuellement en Algérie. Outre l’histoire, les épopées et le patrimoine culturel commun avec l’Algérie, nous souhaitons que nos relations puissent être accompagnées d’un élan significatif lors de cette visite, comme nous allons proposer d’approfondir la coopération entre les deux pays, dans divers domaines politique, économique, culturel, touristique, énergétique et sécuritaire ».
« L’Algérie est l’un de nos meilleurs partenaires commerciaux en Afrique. De plus, les sociétés turques sont les plus importants investisseurs étrangers en Algérie avec un volume d’investissement estimé à 3.5 milliards de dollars. D’ailleurs, les autorités algériennes annoncent que ce sont les entreprises turques qui génèrent le plus de postes d’emploi en Algérie » a ajouté le président turc. Mais le président Erdogan n’est pas satisfait de ce niveau et plaide pour le hisser à 5 milliards de dollars dans les plus brefs délais et à 10 milliards de dollars à moyen terme. « Pour tirer profit de ces potentiels, il va falloir élaborer des conventions, dont celle portant encouragement et protection réciproques des investissements constituerait à coup sûr un pas important si elle venait à être signée. D’autre part, nous sommes conscients des enjeux économiques auxquels l’Algérie fait face à cause de la baisse des cours du pétrole. De ce fait, nous sommes disposés à apporter le soutien nécessaire pour surmonter cette problématique » a indiqué M. Erdogan.
Le président turc est conscient que le développement des échanges entre la Turquie et l’Algérie devrait surmonter quelques obstacles. M. Erdogan pointe du doigt les mesures protectionnistes qui profitent aux Européens au détriment des entreprises turques: « Il nous incombe d’éviter les démarches susceptibles d’entraver la croissance commerciale entre nos deux pays. En effet, le recours au système de quota et la demande d’autorisation sur les produits importés par l’Algérie entraînera un impact négatif sur nos relations commerciales. Ces procédures sont de nature à encourager l’importation des produits dont le marché algérien a besoin des pays de l’Union européenne (UE) et à coups élevés plutôt que de la Turquie, et ce, en raison de l’accord de libre-échange signé entre l’Algérie et l’UE. A cet effet, nous sommes prêts à fournir ces produits à des prix moins élevés et de bonne qualité. De ce fait, accélérer la suppression de ces mesures contribuera de manière significative à la hausse du volume des échanges commerciaux entre nos deux pays ». Pour les observateurs, si les deux pays ont effectivement un intérêt commun à développer leurs relations économiques, ils devraient redoubler d’ingéniosité et d’efforts en vue de vaincre les résistances des lobbies minoritaires et francophiles qui squattent l’Administration algérienne et qui sabotent toute initiative économique qui pourrait sortir l’Algérie du giron de l’UE et de la France.