Gaïd Salah remet à leur place ceux qui posent des préalables au dialogue

Plusieurs personnalités politiques qui se présentent pourtant comme des partisans du dialogue pour sortir de la crise politique que traverse le pays ont tenté ces dernières semaines de poser des conditions préalables à leur participation à ce dialogue. Parmi ces conditions préalables figure notamment l’appel à la libération des prisonniers arrêtés dans le cadre des mesures de protection du hirak populaire contre les provocations tendant à dévier ce dernier de son caractère pacifique. Parmi les personnalités qui n’ont pas hésité à faire ce chantage se trouvent notamment des membres de la « commission du dialogue et de médiation » désignés par la présidence de l’Etat. Ces sorties médiatiques n’ont pas manqué de susciter la méfiance de l’opinion publique algérienne. Dans sa dernière allocution à l’occasion d’une réception donnée en l’honneur des Cadets de la Nation qui ont réussi brillamment au baccalauréat, le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, a tenu à remettre à leur place les énergumènes qui ont osé poser des préalables au dialogue national : « Il m’appartient, dans ce contexte, de mettre en exergue certaines de ces idées empoisonnées que véhicule la bande et qu’adoptent certains porte-voix qui orbitent autour d’elle, notamment l’appel à l’élargissement des détenus, qualifiés à tort comme des prisonniers d’opinion, en guise de dispositions d’apaisement selon eux. Aussi, je rappelle encore une fois que seule la justice est souveraine de la décision, conformément à la loi, concernant ces individus qui se sont pris aux symboles et aux institutions de l’Etat et ont porté outrage à l’emblème national. Il n’est permis à quiconque d’interférer dans son travail et ses prérogatives ou tenter d’influer sur ses décisions. Au sein de l’Armée Nationale Populaire, nous l’encourageons et nous l’appelons à poursuivre sa démarche patriotique dévouée avec la même détermination et la même résolution, loin des contraintes et pressions qui donnent à la bande et à ses relais, une occasion pour échapper à la sanction et revenir pour semer l’anarchie et impacter sur le cours des évènements.

En effet, les institutions de l’Etat et l’appareil de justice ont démasqué les intentions pernicieuses de la bande et se sont mobilisés, plus que jamais, afin de faire réussir l’opération de lutte contre la corruption, atteindre son objectif, relever le défi de traiter les dossiers de corruption présentés auprès de la justice et juger ceux qui y sont impliqués, avec rigueur, impartialité et sérénité, notamment après que le Haut Commandement de l’Armée Nationale Populaire s’est engagé à fournir les garanties suffisantes pour accompagner les mesures qu’a prises et que prend encore la justice dans ce domaine. Concernant l’appel suspect et illogique portant sur l’atténuation des mesures sécuritaires entreprises au niveau des entrées de la capitale et des grandes villes, je tiens à indiquer que ces mesures préventives prises par les services de sécurité pour la sécurisation des marches, sont des mesures prises pour l’intérêt du peuple et non le contraire. Nous avons rappelé à maintes reprises la nécessité d’organiser et d’encadrer les marches afin d’éviter qu’elles soient infiltrées. Aussi, il est inconcevable de remettre en cause les intentions et les efforts des services de sécurité et il est totalement contraire à l’éthique de déformer les réalités et fabriquer des mensonges, dans le but de donner un souffle nouveau aux personnes malintentionnées qui s’attèlent à attiser la situation et faire perdurer la crise.

Dans le même ordre d’idées, et malgré la satisfaction de la majorité des revendications populaires sur le terrain, nous constatons l’élévation de certaines voix pour tenter de nuire à la crédibilité et la performance des institutions de l’Etat, à travers des rumeurs qui visent à tromper l’opinion publique et à compromettre les efforts des responsables intègres et dévoués. Nous, en tant que Haut Commandement de l’Armée Nationale Populaire, nous suivons de près et n’avons enregistré aucune anomalie dans la performance de ces responsables patriotiques dans le fonctionnement de ces institutions. Bien au contraire, ils ont pu réaliser durant cette courte période ce qui n’a pu être réalisé pendant des années. Les réalisations dans tous les domaines sont multiples et ne peuvent être niées que par un ingrat ou un conspirateur qui agit sur instruction et tend à exécuter des agendas suspects. Le peuple est plus que jamais conscient et ne peut plus être induit en erreur ou trainé dans des impasses jonchées de périls. Aussi, nous rappelons encore une fois que les institutions de l’Etat sont une ligne rouge qui n’admet ni tractation, ni préalables ou encore des diktats illégaux, de quelque partie que ce soit et continueront à accomplir leurs missions, jusqu’à l’élection du nouveau président de la République, qui jouira de toutes les prérogatives pour entamer les réformes nécessaires ». La mise au point du chef de l’armée algérienne est venue remettre les choses à leur place surtout après la sortie malencontreuse du chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, qui s’est cru obligé d’aller dans le sens de ceux qui font semblant d’appeler à des « mesures d’apaisement » pour cacher tout simplement leur soutien objectif aux provocateurs professionnels qui se recrutent dans une mouvance politique connue pour ses liens organiques avec les représentants de la mafia politico-financière actuellement sous les verrous et sa proximité avec les cercles néocolonialistes français.

Mohamed Merabet