Gaza : Les Etats-Unis pressent leur protégé israélien d’accepter une « trêve humanitaire » limitée

04.11.2023. Les difficultés de l’armée d’occupation israélienne sur le terrain, les crimes commis contre les civils, les risques d’une extension régionale du conflit et la montée du mouvement populaire un peu partout dans le monde contre la guerre sont en train de pousser les Etats-Unis et leurs alliés européens à infléchir progressivement leur position comme l’illustre leur récente demande d’une « trêve humanitaire » limitée.

Jusqu’ici l’armée d’occupation israélienne pouvait se permettre tout dans l’impunité totale parce qu’elle pouvait compter sur le soutien inconditionnel des Etats-unis et de leurs alliés européens. Mais depuis que le début de l’offensive terrestre de l’armée israélienne à Gaza a montré que cette dernière ne pouvait pas réaliser l’objectif affiché de la destruction du Hamas sans commettre un génocide à Gaza au risque d’embraser la région, les Etats-Unis ont commencé à changer de position.

Jusqu’ici, les Américains ne voulaient pas entendre ni de cessez-le-feu ni même de ‘trêve humanitaire » comme en témoigne leur véto au Conseil de sécurité contre une résolution présentée par le groupe arabe en faveur d’une « trêve humanitaire ». En visite actuellement dans la région, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a demandé aux dirigeants israéliens d’éviter au maximum de cibler les civils. Il leur a également demandé d’accepter une « pause humanitaire » en vue de permettre de sortir plus de ressortissants étrangers et de blessés de Gaza et d’y faire entrer des aides humanitaires urgentes.

Le gouvernement israélien résiste pour le moment mais dans les prochains jours, un fléchissement n’est pas à écarter. Dans une récente déclaration, le gouvernement israélien a affirmé qu’ « il n’était pas question d’un cessez-le-feu avant la libération des otages », ce qui laisse entendre qu’une petite marge de négociation s’est ouverte. Tout dépendra des résultats obtenus sur le terrain par la résistance palestinienne, de la pression populaire à travers le monde et des risques d’extension régionale du conflit qui inquiètent sérieusement tout autant les Etats-Unis que leurs alliés européens et arabes.

Mohamed Merabet