Guerre de tranchées entre le RND et le FLN
Lors de sa dernière conférence de presse, le secrétaire général par intérim du RND, Ahmed Ouyahia a tiré à boulets rouges sur son rival au sein de la majorité présidentielle, le FLN. C’est ainsi qu’il n’a pas hésité à accuser la direction du FLN d’avoir usé de manœuvres en dénaturant l’article 51 du projet de révision de la constitution. « Je dois reconnaître que ce sont des manœuvres de haute voltige », dira Ouyahia qui s’en allé expliquer le contenu de de ladite disposition.: « Ils sont combien à vouloir être nommés à de hautes responsabilités, 5.000, 10.000 ? Notre communauté a plus de 5 millions de personnes dont le seul souci est de se voir protéger par son Etat » Aux binationaux qui voudraient briguer des postes de responsabilité, il a conseillé d’abandonner leur nationalité étrangère et de garder seulement leur nationalité algérienne.
Abordant un autre sujet, celui des élections sénatoriales, A. Ouyahia a exprimé sa satisfaction quant aux résultats obtenus par son parti, même s’il a promis à certains membres du conseil national présents de les sermonner lorsqu’il décrètera le huis clos pour ne pas avoir travaillé pour la réussite de leurs candidats.. « Je relèverai avec satisfaction les résultats obtenus par le Rassemblement lors du renouvellement de la moitié des membres des élus du Conseil de la nation. Ces résultats sont d’autant plus satisfaisants qu’ils sont propres, comme le Louis d’or. Car nous avons fait face aux gens, nous n’avons pas utilisé la « chkara ». L’allusion aux rivaux du FLN est directe. Les cadres du RND n’ont pas hésité au lendemain des sénatoriales à accuser les candidats du FLN d’avoir acheté leurs sièges au sénat.
Nul doute que cette déclaration de A. Ouyahia contre la direction du FLN risque d’alimenter une nouvelle polémique entre les deux partis de la majorité présidentielle. Pour les observateurs, le principal enjeu de cette polémique est représenté par la course au poste de premier ministre. A tort ou à raison, Abdelmalek Sella est donné pour partant. La direction du FLN qui revendique la majorité à l’APN, au Conseil de la nation, aux APW et aux APC estime qu’il est de son droit de diriger le gouvernement. Cependant, en vertu des dispositions du nouveau projet de révision constitutionnelle, le président de la république n’est pas obligé de choisir le premier ministre au sein de la majorité parlementaire. La course est donc ouverte entre le FLN et le RND et le président reste le seul arbitre. L’actuel ministre de l’industrie, Abdesslem Bouchouareb du RND est cité comme un probable successeur de Abdelmalek Sellal à la tête du gouvernement. Ce n’est pas un hasard si A. Ouyahia l’a chaleureusement défendu contre les attaques de Louisa Hanoune et a salué son œuvre au sein du gouvernement actuel.