Ismael Chikhoune plaide pour un réaménagement de la règle 51/49
Le président du Conseil d’affaires algéro-américain, le Dr Ismael Chikhoune, s’est clairement exprimé la semaine dernière pour un réaménagement de la règle 51/49%. Intervenant dans le cadre d’une conférence de presse organisée par la Fondation Filaha Innove, un club de réflexion sur les perspectives de développement agricole en Algérie, le Dr Chikhoune a, en effet, appelé non pas à l’abandon de cette règle mais à plus de souplesse dans son application. Tout en défendant le bien-fondé et la nécessité, pour un pays comme l’Algérie, de son application dans les secteurs stratégiques tels, ceux des hydrocarbures et des mines, il a ouvertement plaidé pour son réaménagement dans « les secteurs de la PME/PMI » , des secteurs, a-t-il déclaré, qui, « en plus d’être de grands employeurs, sont les vecteurs les plus sûrs du transfert de technologie».
Parlant des entreprises américaines, le Dr Chikhoune a reconnu que « si les grandes, comme le prouve la présence de nombre d’entre elles dans des secteurs aussi divers que sont ceux des hydrocarbures, de l’électricité, du machinisme agricole et de l’industrie pharmaceutique, ne sont pas dérangées par une telle règle, les petites et moyennes, en revanche, le sont particulièrement ». Pour preuve, a-t-il précisé, « leur réticence à venir investir en Algérie ». Une attitude qu’il explique par « la culture américaine en la matière» : « Quand un Américain se lance dans les affaires, c’est pour gagner de l’argent. Et quand il investit dans un pays, c’est également dans le même objectif », a-t-il, en effet, déclaré pour expliquer « le rejet, par les investisseurs américains, de toute mesure qu’ils jugent comme susceptible de constituer une entrave à la concrétisation de leur objectif (précité)». Pour l’expert algérien installé aux Etats-Unis, l’Algérie gagnerait à réaménager cette règle pour favoriser « un afflux des PME/PMI vers notre pays ».
Pour illustrer ses dires, le Dr Chikhoune a rappelé les perspectives de développement du partenariat algéro-américain dans le domaine agricole, plus particulièrement dans la filière lait où il a annoncé « la prochaine conclusion d’un accord pour la mise en place d’une ferme laitière de grandes dimensions », une ferme qui sera implantée dans les Hauts plateaux, dans la région de Menaâ, plus précisément, qui aura, a-t-il dit, « quasiment les mêmes caractéristiques que celle, elle-aussi, fruit d’un partenariat algéro-américain, en cours de réalisation dans la wilaya d’El Bayadh ». Pour rappel « El firma el asriya », qui a été créée selon la règle 51/49%, s’étendra sur une superficie de 22 500 ha et abritera quelque 22 000 vaches. Il s’agit d’une ferme moderne à l’américaine dans le sens où elle intègrera tout le processus de la production du lait, de la culture du fourrage aux chaînes de production du lait. Dans un cadre plus large, Ismaïl Chikhoune a rappelé l’évolution que connaissent, depuis quelques temps, les relations économiques algéro-américaines qui étaient autrefois circonscrites aux seuls hydrocarbures mais qui sont en train de s’étendre à d’autres secteurs, notamment à ceux de l’industrie pharmaceutique et de l’agriculture. Pour rappel, le Conseil d’affaires algéro-américain que préside le Dr Chikhoune a joué un rôle remarquable de lobbying en vue de favoriser le partenariat algéro-amércian dans le domaine agricole qui apparaît d’ores et déjà très prometteur puisqu’il va permettre à l’Algérie de devenir dans quelques années autosuffisante et même exportatrice dans le domaine de la production laitière.