Ksentini et Ghechir réagissent au rapport du Département d’Etat
En l’absence d’une réaction officielle au rapport du Département d’Etat américain épinglant l’Algérie en matière de respect des droits de l’Homme, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, a fait une déclaration publique dans laquelle il rappelle que sur de nombreux points, et notamment sur la durée de la détention préventive, le rapport américain n’a fait que reprendre le contenu des rapports présentés par son organisme au gouvernement algérien.
Cependant, Me Ksentini a été un peu vite en besogne en niant catégoriquement l’existence de la torture dans notre pays et en déclarant que cette pratique appartient désormais au passé. En l’absence d’enquêtes neutres et impartiales, comment Me Ksentini s’est –il laissé aller à pareille déclaration qui risque de discréditer aussi bien sa personne que la commission qu’il dirige alors même que personne ne saurait nier les efforts déployés par cette commission en vue de faire avancer, de manière constructive, la cause des droits de l’Homme dans notre pays ?
De son côté, Me Boudejmâa Ghechir, ancien président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme et actuellement membre du réseau arabe des droits de l’Homme, a fait une déclaration dans laquelle il prend la défense du Département d’Etat américain. Pour Me Ghechir, le rapport du Département d’Etat n’a fait que rappeler des réalités existantes en Algérie. Pour Me Ghechir, le fait que le rappel de ces réalités émane d’un Etat qui n’hésite pas lui-même à violer ces droits de l’Homme quand ses intérêts sont menacés ne change rien à la donne. Quant aux critiques qui consistent à rappeler que les USA utilisent la question des droits de l’Homme pour faire pression sur des pays comme l’Algérie, Me Ghechir estime qu’il s’agit là d’un « discours dépassé » !