La charge de Bouchouareb contre Rebrab
Le ministre de l’industrie et des Mines, Abdesslam Bouchouareb, a porté lundi 28 septembre 2015 de graves accusations à l’encontre de l’homme d’affaires, Issad Rebrab, patron de Cevital, le plus grand groupe privé algérien. Niant avoir refusé de rencontrer l’homme d’affaires qui s’est plaint récemment dans un entretien à un site algérien, des entraves à ses activités dans le pays, Bouchouareb a répondu en accusant Isaad Rebrab d’avoir cherché à duper l’Etat algérien dans le cadre du rachat de l’usine Brandt en France.
Selon le ministre, Issad Rebrab a, en vertu de ses engagements vis à vis du partenaire français a procédé au renouvellement des équipements. Il a voulu introduire les vieux équipements de l’usine en Algérie pour un montant de 5,7 millions d’euros alors que leur valeur ne dépasse pas les 2,5 millions d’euros. Bouchouareb a insisté sur le fait que M.Rebrab n’a jamais sollicité une « audience officielle » et qu’il refusait de tenir compte des messages informels transmis par des « connaissances communes ».
Mais le plus grave dans les propos de Bouchouareb c’est l’accusation dirigée contre Rebrab suivant laquelle ce dernier a cherché à duper l’Etat algérien en surfacturant les vieux équipements de l’entreprise Brandt rachetée en France qu’il voulait introduire en Algérie « S’il (Rebrab) préfère octroyer les équipements neufs au peuple français et je n’ai pas à m’immiscer dans cela, par contre pour le peuple algérien, il se contente de lui envoyer de vieux équipements et en plus à un montant qui est le double de l’acquisition de tout l’actif ». Plus précis, Bouchouareb a noté que la valeur de « l’actif était de 2,5 millions d’euros, M. Rebrab a demandé 5,7 millions d’euro pour ces équipements dont il est propriétaire. ».
Les observateurs notent que c’est la charge la plus forte lancée contre Issad Rebrab par un ministre depuis le gouvernement de Belaïd Abdesselam qui avait accusé, en 1993, l’homme d’affaires d’avoir capté, grâce aux interventions de ses sponsors militaires et politiques les crédits alloués par la Banque mondiale au secteur privé algérien.
L’homme d’affaires algérien a répondu dans un entretien téléphonique à la chaîne privée El Bilad TV en traitant le ministre de l’industrie de « menteur ». Rebrab continue de clamer qu’il a demandé une audience au ministre mais en vain. Mais Rebrab n’a pas répiondu de manière directe à l’accusation précise lancée contre lui par le ministre de l’industrie. Oui ou non a-t-il voulu faire entrer les vieux équipements de Brandt en Algérie contre une valeur qui constitue le double de la valeur du rachat de des actifs de cette entreprise en France ?