La France veut casser l’axe Alger-Abuja au sein de l’Union africaine

Le 28eme sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) qui se tient à Addis-Abeba fait l’objet d’une campagne de désinformation et de déstabilisation de la part des puissances qui n’ont pas intérêt à ce que l’Afrique s’émancipe de leur tutelle néocoloniale. Jusqu’ici l’axe qui dérange le plus les intérêts de la France en Afrique est celui qui a été constitué par les trois locomotives africaines à savoir l’Algérie, le Nigéria et l’Afrique du sud. Pour affaiblir les capacités d’action diplomatique de l’Afrique, la France cherche à casser cet axe. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre la campagne de désinformation dont s’est fait l’écho Mondafrique, un site connu pour sa proximité avec la communauté du renseignement français.

Pour ce site, « Rien ne va plus entre les deux mastodontes africains jusque-là très bons amis. En effet, les couloirs du siège de l’UA A Addis-Abeba  ont été le lieu d’une véritable passe d’armes entre les délégations algérienne et Nigériane. La raison de la bisbille est le poste très convoité de président du Conseil de Paix et de Sécurité l’UA. L’Algérie qui l’occupe depuis plus de 16 années à promis de ne plus présenter de candidat face au Nigeria. » Le site prétend que l’Algérie aurait fait volte-face sur ce sujet. « A quelques semaines du sommet, volte-face algérienne incompréhensible pour le Nigeria qui se plaint qu’Alger ne tienne pas sa parole. Et cerise sur le gâteau, le président sortant  de la commission, l’Algérien Smail Chergui a donné une conférence de presse au siège de L’UA à deux heures de l’élection du président de la Commission de Paix et de Sécurité. Un coup de poignard estime Abuja. »

Une source diplomatique a indiqué qu’il n’est pas exclu que l’information relayée par ce site français fasse partie d’une campagne française de désinformation visant à casser l’axe Alger-Abuja-Johannesburg. La même source n’exclut pas qu’il y ait des malenrendus et des difficultés dans la mise en oeuvre de certains projets stratégiques, à l’instar du projet de gazoduc transaharien que le Maroc cherche à détourner à son profit avec le soutien de la France et de l’Arabie saoudite, mais elle conclut que la prise en compte de leurs intérêts stratégiques ne fera qu’amener le Nigéria et l’Algérie à sauvegarder et renforcer leur partenariat stratégique au service du développement de l’Afrique. Ce n’est pas un poste diplomatique au sein des instances de l’UA, aussi important soit-il, qui va compromettre un partenariat aussi prometteur pour les deux parties.