La Libye dénonce la présence des troupes françaises sur son sol
Au lendemain de la reconnaissance par le gouvernement français de la présence de forces spéciales françaises à Benghazi et de l’annonce de la mort de trois militaires français à bord d’un hélicoptère par une faction armée reconnue par le gouvernement libyen, le Conseil présidentiel du gouvernement d’entente nationale qui siège à Tripoli, a dénoncé la présence de l’armée française dans l’est de la Libye et s’est dit indigné qu’il n’a pas été mis au courant de cette présence auparavant. Suite à cette prise de position diplomatique, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes libyennes dont Tripoli et Misrata dénonçant le « colonialisme français ».
Dans un communiqué rendu public ce mercredi, le Conseil présidentiel libyen a indiqué qu’il a contacté officiellement les autorités françaises à ce sujet et a rappelé les constantes nationales qu’il n’a cessé de réaffirmer à savoir l’ « attachement à la souveraineté nationale » et le « rejet de toute atteinte à l’intégrité territoriale de la Libye ». Le Conseil a également estimé « bienvenus toute aide et tout soutien émanant de pays frères ou amis dans la guerre contre l’organisation Etat islamique tant que cette aide s’effectue à la demande du Conseil et en concertation avec lui, dans le cadre du respect de la souveraineté nationale »
Pour rappel, les militaires français tués à bord d’un hélicoptère abattu près de Benghazi l’ont été non pas par des djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) mais bien par des combattants appartenant à une milice islamiste proche du gouvernement de Tripoli. La présence des forces spéciales occidentales dans l’est de la Libye aux côtés d’une faction qui continue de défier le nouveau gouvernement d’union nationale reconnu par la Communauté internationale constitue, selon les observateurs, un acte illégal au regard du droit international et s’apparente à une agression caractérisé contre un Etat souverain.