La Ligue arabe demande à Washington de revenir sur sa décision
Réunis au Caire pour examiner la situation créée par la décision américaine de reconnaître El Qods comme capitale de l’Etat d’Israël, les ministres arabes des affaires étrangères ont condamné cette décision en estimant qu’elle risquait de compromettre les chances du processus de paix au Moyen Orient. Dans leur résolution finale, ils ont notamment demandé à Washington de revenir sur sa décision. Des sources diplomatiques ont indiqué que cette résolution est le fruit d’un compromis entre les délégations présentes à la réunion qui se devaient de sauver la face devant la montée de la colère populaire un peu partout dans le monde arabe et musulman. Les observateurs notent que l’Administration américaine n’aurait pas pris cette décision grave si elle ne comptait pas sur la passivité de certains Etats arabes comme l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte.
L’impuissance de la diplomatie officielle arabe ne peut que remettre au premier plan la mobilisation populaire. En effet, la colère populaire en Palestine est en train de changer la donne politique dans la région. Les différentes forces palestiniennes qui étaient jusqu’ici divisées ont pu parler d’une seule voix et ont appelé à une nouvelle intifada pour faire face à cette agression américano-sioniste. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui est pourtant un modéré impliqué dans le soi-disant « processus de paix » que les puissances occidentales et arabes voulaient imposer au peuple palestinien, a décidé de rompre avec Washington. Il ne recevra pas le vice-président américain Mike Pence, a annoncé samedi un conseiller du président palestinien, après la décision américaine de déclarer de manière unilatérale El Qods occupée comme capitale de l’entité israélienne.
« Il n’y aura pas de rencontre avec le vice-président américain en Palestine », a déclaré Majdi al-Khalidi, conseiller diplomatique du président Abbas, cité par l’AFP. Une visite de M. Pence en Palestine est prévue durant la seconde moitié de décembre. « Les Etats-Unis ont franchi toutes les lignes rouges », a souligné le conseiller du président Abbas. Dans une rupture spectaculaire avec la politique américaine au Moyen-Orient, le président Donald Trump a décidé unilatéralement mercredi de reconnaître la ville sainte capitale de l’entité israélienne au mépris des vives réactions de toute la communauté internationale. Les observateurs s’attendent à ce que la direction palestinienne rencontre des difficultés auprès de certains Etats arabes réactionnaires (Arabie saoudite, EAU, Egypte) mais espèrent qu’elle pourra compter sur le soutien diplomatique d’autres Etats arabes et musulmans comme l’Iran, la Turquie, le Qatar et l’Algérie.