La mise en examen de Sarkozy risque d’éclabousser l’image de la France
Même si elle ne signifie pas nécessairement culpabilité, la mise en examen de l’ancien président français Nicolas Sarkozy risque selon plusieurs médias d’éclabousser l’image de la France dans le monde. Si les accusations adressées à l’ancien président se confirment, cela pourrait donner de la classe dirigeante française une image peu flatteuse plus proche de celle des dirigeants corrompus qui sévissent dans certaines républiques bananières. Celles-là même qui continuent à faire la Une de l’actualité des médias français qui n’hésitent pas à donner des leçons de démocratie et de bonne gouvernance aux autres alors qu’ils devraient d’abord balayer devant leur porte.
Mais l’affaire Sarkozy dépasse selon certains observateurs la question du financement illégal de la campagne présidentielle de 2007. Elle pourrait aussi jeter la lumière sur l’épisode sombre de la guerre d’agression qui a visé le renversement du régime de Kadhafi et qui culminé dans l’assassinat de ce dernier. Des hommes politiques et des journalistes n’hésitent pas à s’interroger sur le lien entre le financement libyen de la campagne de Sarkozy et l’assassinat du dirigeant libyen. Sarkozy serait-il mêlé à cet assassinat qui pourrait avoir été commandité pour éviter que le dirigeant libyen ne parle de l’argent versé à l’ancien président français et à ses proches dans le cadre d’un éventuel procès ?
Par ailleurs, la mise en examen de l’ancien président français pourrait donner lieu à l’ouverture du dossier de la guerre fomentée par la France et ses alliés contre la Libye. Dans cette guerre, la France aurait, selon de nombreux observateurs, largement dépassé le mandat du Conseil de sécurité de l’Onu. Le procès de Sarkozy pourrait se transformer en procès contre les agissements de la France en Libye, dans le Sahel et plus généralement en Afrique. Pour d’autres observateurs algériens, si les juges français vont jusqu’au bout dans leur travail, ils pourraient cependant redorer l’image de leur pays en donnant l’impression que malgré tout la Justice française est capable de se saisir des dossiers les plus sensibles quitte à mettre en examen et à juger éventuellement un ancien président de la république.