Lynchage médiatique contre la philosophe américaine Judith Butler à la suite de ses déclarations sur le Hamas
08.03.2024. Pour avoir qualifié d’ « acte de résistance » l’attaque du mouvement Hamas du 7 octobre lors d’une table ronde organisée dans la banlieue parisienne le dimanche dernier, la philosophe et militante féministe radicale américaine, Judith Butler, a été l’objet d’une campagne hystérique orchestrée par les médias français à la solde de l’Etat raciste et colonialiste d’Israël.
Visiblement, la liberté d’expression dont se gargarisent les médias français s’arrête là où commencent les intérêts de l’Etat raciste et colonialiste d’Israël. La philosophe américaine, Judith Butler, professeure à l’Universié de Berkeley et pionnière des études de genre, a du l’apprendre à ses dépens. Invitée à une table ronde d’un collectif d’associations décoloniales et antisionistes le dimanche 3 mars dans la banlieue parisienne, elle a osé rompre avec la doxa dominante en qualifiant les événements du 7 octobre d’«acte de résistance». Judith Butler a déclaré : «Nous pouvons avoir des positions différentes sur le Hamas comme organisation politique ainsi que sur la résistance armée, mais je pense qu’il est plus honnête, et plus correct historiquement, de dire que le soulèvement du 7 octobre était un acte de résistance armée.» tout en précisant que » Ce n’est pas une attaque terroriste et ce n’est pas une attaque antisémite. C’était une attaque contre les Israéliens » Il n’a pas fallu plus pour que les médias français se lancent dans une diatribe contre la philosophe américaine accusée de « négationnisme ». Des voix se sont élevées en France pour poursuivre les organisateurs de la rencontre pour « apologie du terrorisme ».
Même le quotidien réputé de gauche, Libération, était de la partie dans cette campagne de dénigrement. » Cette nouvelle prise de parole risque en effet de discréditer durablement cette personnalité majeure de la pensée contemporaine » écrit le quotidien fondé par des anciens gauchistes de la « Gauche prolétarienne » avec le soutien du philosophe Jean-Paul Sartre. Les conséquences de la chasse aux sorcières ne se sont pas fait attendre. Mardi, l’Ecole normale supérieure (ENS) a annoncé le report de deux conférences de Judith Butler sur le thème du deuil prévues le 6 et 13 mars. Déjà en décembre, la mairie de Paris avait annulé la tenue d’une conférence pour la paix où devait intervenir Judith Butler, au nom de la Jewish Voice of Peace, une association juive antisioniste dont elle est membre. La ville de Paris avait justifié sa décision en raison «de possibles troubles à l’ordre public». Judith Butler est en ce moment à l’affiche du Centre Pompidou, à Paris, où elle est l’invitée d’honneur jusqu’au 28 avril 2024. On ignore si la direction du centre va maintenir ou non le programme en question.
Pour rappel, La rencontre en question intitulée «Contre l’antisémitisme et son instrumentalisation, pour la paix révolutionnaire en Palestine», a été co-organisée par le média Paroles d’Honneur et des organisations d’extrême gauche telles que le NPA (nouveau parti anticapitaliste), Révolution permanente et deux associations juives pro-palestiniennes et décoloniales, l’UJFP (Union juive française pour la paix) et le collectif Tsedek Trois députés du parti de La France insoumise étaient présents à cette rencontre : Thomas Portes, Danièle Obono et Younous Omarjee. (Algérie solidaire)