La question de Tamazight divise les partis politiques au sein de l’APN
L’APN est devenue le temps d’une séance parlementaire un théâtre d’affrontement entre partis de la majorité et de l’opposition. En cause les manifestations qui se déroulent actuellement dans plusieurs wilayas pour la généralisation de l’enseignement de Tamazight. Les députés du PT et du FFS ont dénoncé la répression à laquelle font face les jeunes étudiants et lycéens qui manifestent, selon eux, pour une cause légitime. Le député du PT, Ramdane Taazibt, a rappelé que la revendication de la généralisation de Tamazight est une revendication à caractère national qui dépasse le cadre partisan. De son côté, le député du FFS, Djamel Baloul, est allé dans le même sens en dénonçant la répression que subissent selon lui les jeunes manifestants kabyles.
Les députés de la majorité, et notamment ceux du FLN, ont répondu en affirmant que la revendication amazighe a été prise en charge par l’Etat algérien après la constitutionnalisation de Tamazight en ajoutant que la question de la promotion de cette langue relève désormais du travail qui devrait être effectué par le Haut commissariat à l’amazighité (HCA) et les ministères concernés par l’enseignement dans tous les paliers. Auparavant, le secrétaire général du FLN a dénoncé ce qu’il a appelé l’instrumentalisation politicienne par certains partis d’opposition de la question de Tamazight.
Pour rappel, une rumeur colportée sur les réseaux sociaux, prétendant que l’Etat algérien allait revenir sur sa décision de généraliser l’enseignement de Tamazight, a provoqué un mouvement de protestation au sein des universités et des lycées en Kabylie. La rumeur fait suite au refus de la majorité des députés d’adopter une proposition émise par une députée du PT en vue de consacrer un paragraphe spécial à la généralisation de l’enseignement de Tamazight dans le projet de loi des finances 2018. Pour les observateurs, la fin de non recevoir de la majorité parlementaire à la proposition provocatrice du PT a servi de prétexte à un mouvement qui obéit à d’autres mobiles politiques. L’échec de la visite du président français Emmanuel Macron en Algérie, qui n’a pas réussi à accéder à certaines demandes mettant en cause la souveraineté de l’Algérie, n’a pas manqué d’affaiblir les positions du lobby pro-français au sein de l’Etat algérien. Ce lobby, qui dispose de relais puissants au sein de l’Administration et de la mafia politico-financière, a toujours eu recours à la carte kabyle pour faire pression sur l’Etat algérien.