La résolution du parlement européen : droits de l’Homme ou ingérence ?

Le parlement européen vient de voter une « résolution sur la détérioration de la situation des droits de l’homme en Algérie, en particulier le cas du journaliste Khaled Drareni »; Que le parlement européen s’inquiète comme il le dit de la détérioration des droits de l’Homme en Algérie et appelle à la libération des « prisonniers d’opinion » ne constitue en soi rien d’extraordinaire. Le parlement européen est dans son rôle d’autant plus que l’Accord d’association liant l’UE et l’Algérie rappelle  dans son article 2 que « le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux de l’homme inspire les politiques internes et internationales des parties et constitue un élément essentiel de l’accord, »

Cependant, les observateurs s’interrogent sur le timing de cette résolution qui survient alors que le président Tebboune est toujours hospitalisé en Allemagne et que l’Algérie doit en plus faire face à la détérioration de la situation sécuritaire à ses frontières sud-ouest suite à la dernière provocation du régime marocain à El Guerguerat dans le cadre d’une campagne internationale plus conséquente qui serait directement liée aux dernières prises de position de l’Algérie contre la normalisation en cours entre des pays du Golfe et l’Etat d’Israël. Comme il n’y a pas de hasard en politique, la résolution du parlement européen apparaît dans ce contexte comme une pièce supplémentaire dans une campagne de pressions et d’intimidations visant l’Algérie en vue de l’amener à changer de position diplomatique.

Les interrogations et les doutes des observateurs sont d’autant plus légitimes que le texte de la résolution ne laisse aucun doute sur les mobiles politiques qui expliquent la prise de position des eurodéputés. Au lieu de se concentrer sur le respect des droits humains et la libération des « prisonniers d’opinion » comme c’est l’objet officiel de la résolution, les eurodéputés n’ont pas hésité à s’ingérer directement dans les questions politiques d’ordre intérieur qui concernent avant tout les Algériens. La résolution va jusqu’à remettre en question de manière sournoise la légitimité du processus électoral qui a vu l’élection du président Tebboune et le référendum sur la nouvelle Constitution « En insistant tout particulièrement sur le cas des militants de la cause amazighe, les eurodéputés dévoilent enfin leur  véritable penchant politique qui consiste à parier sur la division ethnique pour venir à but du seul pays qui continue de déranger leurs appétits de domination au sud de la Méditerranée.

Mohamed Merabet