Plusieurs partis d’opposition dénoncent la résolution du parlement européen

Outre les partis de la majorité (FLN, RND), plusieurs partis d’opposition ont vigoureusement condamné la dernière résolution du parlement européen sur les droits de l’Homme en Algérie, en estimant qu’il s’agit là d’une ingérence inadmissible dans les affaires intérieures de l’Algérie. Sur sa page Face Book, le président du MSP (islamiste), Abderrazak Makri a dénoncé l’hypocrisie du parlement européen qui ne s’intéresse aux droits de l’Homme que quand et là où cela sert leurs intérêts. Pour le leader du MSP, la résolution du parlement européen dénote un nouvel épisode dans le cadre d’une politique visant à rétablir la tutelle étrangère sur l’Algérie via les agents du néocolonialisme qui cherchent à prendre le contrôle sur les appareils d’Etat. De son côté, le Mouvement El Bina (islamiste), dont le président Abdelkader Bengrina est arrivé en seconde position dans le cadre de l’élection présidentielle du 12 décembre dernier, a exprimé « sa grande inquiétude face aux tentatives d’ingérence répétées dans les affaires internes de l’Algérie« , condamnant « toute position ou tout acte attentatoire à la souveraineté nationale« . Il a insisté sur « la consolidation du front interne et l’attachement à la cohésion nationale en vue de protéger l’Algérie des menaces et des risques et de parachever et sécuriser le processus de transition nationale avec la contribution de tout un chacun« .

« Le PE aurait du publier une résolution de dénonciation des menaces terroristes qui pèsent sur notre pays et le bassin méditerranéen en général en raison du paiement des rançons et la remise en liberté des terroristes, des actes prohibés par les décisions internationales« , a ajouté le même parti. Pour sa part, le Mouvement El-Islah (islamiste) a fait part, vendredi, de «sa vive indignation et de son rejet ferme» de la résolution émise par le Parlement européenne (PE) sur la situation des droits de l’Homme en Algérie, affirmant que cette résolution «sert des agendas géopolitiques traditionnels hostiles à l’Algérie». Le contenu de cette résolution «est loin d’obéir à des exigences en matière d’objectivité, ce qui met à mal sa crédibilité et met à nu ses visées qui sont loin d’être innocentes», a indiqué le Mouvement dans un communiqué.

Plusieurs autres partis et organisations de la société civile ont dénoncé la résolution du parlement européen dont la motivation politicienne ne fait aucun doute. La dénonciation de la résolution du PE par les partis nationalistes et islamistes coïncide avec l’élan populaire qui s’est exprimé sur les réseaux sociaux et à travers lequel des centaines d’internautes n’ont pas hésité à dénoncer l’hypocrisie des eurodéputés qui font semblant de s’inquiéter de la situation des droits de l’Homme en Algérie alors qu’ils ferment les yeux sur ce qui se passe ailleurs en Europe et dans le monde. En revanche, les partis pseudo-démocratiques de la mouvance berbériste (RCD, FFS) sont demeurés silencieux, ce qui n’étonne guère dans la mesure où l’appel à l’ingérence étrangère fait partie intégrante de leur stratégie quand ils n’arrivent pas à avoir les quotas promis dans le cadre des négociations secrètes avec le pouvoir militaire qu’ils prétendent combattre.

Mustapha Senhadji