L’absence du président Tebboune au Sommet arabe et islamique de Riad suscite des interrogations

12.11.2023. Un fait notable n’a pas manqué de susciter la curiosité et les interrogations des observateurs lors du Sommet arabe et islamique commun de Riad : l’absence du président algérien, Abdelmadjid Tebboune. Comment expliquer cette absence à l’occasion d’un sommet extraordinaire qui était consacré aux développements de la situation à Gaza ?

Il était convenu d’organiser le samedi 11 novembre à Riad un sommet extraordinaire de la Ligue arabe à l’appel de l’Autorité palestinienne et de l’Arabie saoudite qui préside actuellement le groupe arabe. A la veille de ce sommet, la réunion des ministres des affaires étrangères arabes n’a pas pu déboucher sur un accord autour d’une résolution consensuelle à la hauteur de l’évènement.

Des fuites rapportées de la réunion des ministres des affaires étrangères ont fait état de propositions audacieuses faites par plusieurs pays en vue de sortir avec des mesures concrètes susceptibles de faire pression sur les Etats-Unis dans le sens d’un cessez-le-feu immédiat. Il s’agit notamment de l’interdiction de l’utilisation des bases américaines présentes sur le sol des certains pays arabes au profit de l’armée israélienne, de la rupture de toute relation avec l’Etat d’Israël, de l’interdiction du survol de l’espace aérien des pays arabes par les avions civils israéliens et enfin de l’arrêt des livraisons de pétrole aux pays complices de l’Etat d’Israël dans sa guerre contre le peuple palestinien.

Ces propositions soutenues par une dizaine de pays (Algérie, Tunisie, Libye, Palestine, Qatar, Koweit, Oman, Irak, Syrie, Liban) ont buté sur le refus catégorique de quatre pays influents, avec à leur tête l’Arabie saoudite et les Emirats, qui ont visiblement fait mai basse sur la Ligue arabe. Ces développements expliquent que l’Algérie avait décidé de participer au sommet arabe (et ensuite au sommet arabe et islamique commun) avec une représentation minimale, en signe de protestation. Même si l’Algérie a raison sur le fond, des sources diplomatiques sont restées dubitatives en ce qui concerne l’absence du président algérien à ce sommet. Alors que l’Iran défend une position qui semble plus radicale que celle de l’Algérie puisqu’il refuse toute référence à la solution des deux Etats et n’hésite pas à proposer d’armer les Palestiniens, son président a néanmoins participé au sommet et n’a pas hésité à affirmer haut et fort la position honorable de son pays.

Mustapha Senhadji