L’Afrique et la Chine adoptent un plan d’action commun
Une cinquantaine de pays africains et la Chine ont adopté, samedi, à l’issue des travaux du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), deux documents qui régissent la coopération sino-africaine pour les trois années à venir. Baptisés la Déclaration de Johannesburg et le Plan d’action de Johannesburg (2016-2018), les deux documents devraient donner « un nouvel élan » au développement global des relations sino-africaines et fournir « un guide spirituel » et une « garantie politique » pour mener une coopération mutuellement « bénéfique » dans plusieurs domaines et sur des niveaux plus élevés, selon le président chinois Xi Jinping, cité par l’agence Xinhua. M. Xi a souligné que les dirigeants présents au sommet étaient déterminés à promouvoir le développement tous azimuts des relations sino-africaines, en promettant 60 milliards de dollars d’aide à l’Afrique, principalement sous forme de prêts, incluant 5 milliards de prêts à taux zéro et 35 milliards de prêts, destinés à financer dix programmes de coopération sur trois ans.
Les dix plans majeurs de coopération identifiés couvrent les domaines de l’industrialisation, la modernisation agricole, l’infrastructure, les services financiers, le développement vert, le commerce et la facilitation des investissements, la réduction de la pauvreté, la santé publique, les échanges de peuple à peuple, et la sécurité. Au cours du sommet, auquel ont pris part plus d’une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains dont le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le président Xi a annoncé une série de nouvelles mesures que la Chine envisage de mettre en oeuvre d’ici trois ans, y compris la formation de 200.000 techniciens africains et la fourniture de 40.000 opportunités de formation en Chine, dans le cadre des efforts en faveur du développement industriel du continent. Sur le plan agricole, la Chine va mettre en oeuvre 100 projets de développement agricole dans 100 villages africains, envoyer 30 groupes d’experts agricoles en Afrique et établir un mécanisme de coopération « 10+10 » entre les institutions agricoles chinoises et africaines. La Chine va également débloquer un milliard de yuans pour fournir une aide d’urgence aux pays touchés par le phénomène climatique El Nino. Ce pays compte également soutenir l’Afrique pour augmenter sa capacité dans le développement vert, par le lancement de 100 projets visant à développer les énergies propres et à protéger la faune notamment. 2.000 opportunités d’éducation et 30.000 bourses gouvernementales seront offertes à l’Afrique.
A rappeler qu’en 2014, le volume du commerce sino-africain a dépassé les 220 milliards de dollars et les investissements chinois en Afrique ont dépassé les 30 milliards de dollars, soit une multiplication respective par 22 et 60 par rapport à 2000, date de la création du FCSA. En outre, la part du commerce sino-africain dans le commerce extérieur de l’Afrique est passée de 3,82% à 20,5% sur la même période, classant la Chine comme le premier partenaire commercial de l’Afrique depuis 2009. Parallèlement, le nombre d’investisseurs africains en Chine a augmenté ces dernières années : les statistiques montrent que les investissements réalisés en Chine par les entrepreneurs africains ont totalisé 14,2 milliards de dollars fin 2012. Le 2e sommet du Forum sur la coopération sino-africaine, qui avait pour thème « l’Afrique et la Chine progressant ensemble : une coopération gagnant-gagnant pour un développement commun », est le premier sommet de chefs d’Etat et de gouvernement du FCSA à se tenir en Afrique, la première édition ayant eu lieu à Pékin en 2006 (APS)