L’Algérie appelle le Conseil de sécurité à se pencher sur le risque de déportation des habitants de Gaza
10.01.2024. Selon la chaîne qatarie Al Jazeera, l’Algérie et le groupe des pays arabes à l’ONU ont convoqué une réunion du Conseil de sécurité pour prévenir le risque de déportation qu’encourt la population de Gaza.
L’information a a été confirmée à deux médias algériens par une source diplomatique algérienne qui a requis l’anonymat. Cette dernière a affirmé que « l’Algérie qui a été aussi sollicité par le délégué palestinien à l’ONU, a porté ce projet et a obtenu la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité vendredi 12 janvier ». Pour rappel, l’Algérie a été élue le 6 juin 2023 pour un mandat de deux ans (2024-2025) comme membre non-permanent du Conseil de sécurité par 184 voix des pays membres de l’ONU. Elle a entamé son mandat mardi 2 janvier.
La réaction du groupe arabe est intervenue après plusieurs déclarations de responsables israéliens qui veulent déplacer la population de Gaza. Ayant voulu pousser les palestiniens de la bande vers le Sinaï (Egypte), le gouvernement de Benyamin Netanyahou a avancé d’autres options. Des médias israéliens, dont The Times of Israël, ont fait état, la semaine dernière, de « discussions entre les autorités israéliennes et trois pays africains, dont le Congo, pour concrétiser le projet ». Lundi 1er janvier, Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale, avait appelé à «encourager » la population de Gaza à « émigrer ». Avant lui, son collègue des Finances Bezalel Smotrich avait fait une déclaration similaire. « Le monde doit soutenir la migration humaine, (de la population de Gaza, ndlr), car c’est la seule solution que je connaisse », avait déclaré, de son côté, la ministre du Renseignement, Gila Gamliel, le deux janvier dernier. Cette dernière a affirmé que « 60 % des terres agricoles de Gaza deviendront des zones tampons de sécurité après la guerre ».
L’Egypte qui est directement concernée par ce projet a affirmé à plusieurs reprises son rejet catégorique de toute tentative de pousser les Palestiniens de Gaza à se réfugier dans le Sinaï. Le gouvernement jordanien a également rejeté cette option qui pourrait comprendre à l’avenir l’expulsion de Cisjordanie vers la Jordanie voisine. De leur côté, les Etats-Unis ont affirmé leur rejet de tout exode forcé des Palestiniens de Gaza et ont appelé récemment le gouvernement israélien à accepter le retour des Gazaouis vers le nord de l’enclave (Algérie solidaire)