L’Algérie continue ses efforts diplomatiques pour le dialogue inter-libyen
La volte-face du maréchal Khalifa Haftar qui a récemment exprimé son refus de dialoguer avec ses adversaires du gouvernement d’union nationale basé à Tripoli ne semblent pas décourager la diplomatie algérienne. Cette dernière continue ses efforts en vue de rapprocher les parties libyennes en conflit. Dans ce cadre, le ministre des affaires maghrébines, de la Ligue arabe et de l’Union africaine, Abdelkader Messahel, a reçu ce lundi une délégation de parlementaires libyens. Lors de cette rencontre, les deux parties ont évoqué « les voies et les moyens permettant l’accélération de la mise en œuvre du processus de règlement de la crise en Libye, à travers la dynamique de dialogue inclusif inter-libyen et la réconciliation nationale, pour la préservation de la stabilité de la paix et de la sécurité de ce pays voisin ».
M. Messahel a rappelé, à cette occasion, la vision de l’Algérie et ses efforts fondés sur la « non-ingérence, la solution politique et le rapprochement entre les positions des parties libyennes. » Les membres de la délégation libyenne ont, de leur côté, salué « les importants efforts consentis par l’Algérie au titre de la facilitation de la concertation entre les partis libyennes et le dialogue inter-libyen, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord politique et en soutien au processus initié par l’ONU », a conclu le texte. Par la suite, la délégation libyenne a été reçue par le président de la commission de la défense nationale à l’Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Chenouf.
Les observateurs n’ont pas hésité à etablir des rapports entre cette intense activité diplomatique en direction de la Libye voisine et les dernières visites effectuées à Alger par de hauts responsables saoudien et qatari. En effet, le président Bouteflika a reçu respectivement en début de semaine l’émir père du Qatar Cheikh Hamed Ben Khalifa Al Thani et le vice-premier ministre et ministre de l’intérieur saoudien, le prince héritier Mohammed Ben Nayef Ben Abdelaziz Al Saoud. Même si les entretiens algéro-qataris et algéro-saoudiens ont eu sans doute pour objet des questions bilatérales se rapportant notamment au volet sécuritaire et au retour probable de plusieurs milliers de djihadistes tunisiens et libyens de Syrie, il est fort probable qu’ils ont aussi abordé la dossier libyen. Pour rappel, ces deux pays du Golfe soutiennent chacun un protagoniste différent en Libye. L’Arabie saoudite soutient les forces dirigées par le maréchal Haftar (soutenu également par l’Egypte, les EAU et plus discrètement par la France) pendant que le Qatar soutient les forces islamistes alliées au Gouvernement d’union nationale de Tripoli. Pour réussir ses efforts en vue de rapprocher les protagonistes libyens, l’Algérie aurait besoin de la bonne disposition de leurs soutiens externes respectifs.