L’Algérie ne demande ni excuses ni réparations mais la reconnaissance par la France de ses crimes coloniaux
31.12.2024. Dans son discours à la Nation devant les deux chambres réunies du Parlement, le président de la république n’a pas oublié la question de la mémoire nationale qui continue d’empoisonner les relations de notre pays avec la France.
Sans se laisser aller à des paroles blessantes ou inappropriées, le président de la république a rappelé calmement quelques vérités historiques à l’adresse de ceux qui continuent de tenir des discours qui tendent à justifier l’entreprise coloniale. Les supposés bienfaits du colonialisme maintes fois martelés par la droite et l’extrême-droite française et autres mensonges de la propagande française ont été remis à leur juste place. «Le général Bugeaud a exterminé des Algériens» a rappelé le président Tebboune à l’adresse de ceux qui ont la mémoire courte. A ceux qui prétendent avoir amené la civilisation en Algérie, il rétorquera : «ils se disent civilisés et, dans le même temps, ils se vantent de voler des crânes comme butins» ou encore : «Au départ du colonisateur, 90% de la population était illettrée.»
Sachant que le négationnisme français renferme des arrière-pensées politiques, le président de la république a tenu à faire une mise au point à ce propos: «Nous sommes détenteurs d’un droit imprescriptible. Ils doivent reconnaître avoir assassiné et massacré des Algériens.» L’Algérie officielle ne demande pas que la France s’excuse des crimes commis par le colonialisme mais de reconnaître tout simplement les crimes commis en Algérie au nom de la France. En refusant aux Algériens cette reconnaissance qu’elle a pourtant acceptée concernant la déportation des juifs durant la seconde guerre mondiale, la France fait dans une politique moralement inacceptable de deux poids, deux mesures,
Le président de la république a tenu également à écarter l’accusation fallacieuse lancée par les détracteurs de l’Algérie suivant laquelle notre pays se sert de ce qu’ils appellent la « rente mémorielle » à des fins politiques. Le président Tebboune a dit clairement que l’Algérie ne demande aucune réparation financière, laquelle ne pourrait jamais compenser la perte de ses martyrs. L’Algérie demande une reconnaissance, ce qui équivaut à une réparation morale, pour apaiser les esprits et tourner définitivement la page de la période coloniale comme cela s’est produit en Afrique du Sud au lendemain de la fin de l’Apartheid. Pour rappel, la revendication de l’Algérie est relayée par des intellectuels et des politiques français qui ont compris que l’honneur de leur pays se trouve du côté de la vérité et de la justice. (Algérie solidaire)