L’Algérie négocie en vue de réviser l’Accord d’association avec l’UE
Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a indiqué, lundi, peu avant le début des travaux de la 12ème session du Conseil d’association Algérie-UE par visioconférence, « que toutes les mesures de la révision de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne se font toujours sur la base de « l’équilibre », affirmant « qu’il y a une volonté de dialogue de part et d’autre » « En tant que négociateurs Algériens nous sommes assez conscients des manquements en matière de l’application de l’accord d’association notamment dans son aspect commercial. L’essentiel qu’il y a une volonté de dialogue de part et d’autre et il est évident que quand il y a déséquilibre nous intervenons pour le corriger », a déclaré M. Boukadoum à l’APS, faisant observer à ce sujet « que le message de l’Algérie est bien reçu par la partie européenne ». Selon le chef de la diplomatie algérienne, « tous les partenaires européens (France, Italie-Hongrie, Portugal Allemagne…) ayant séjourné récemment en Algérie sont conscients de ce déséquilibre, et ils ont abordé cet accord en prélude de la réunion d’aujourd’hui ». « Les relations de l’UE avec l’Algérie sont vitales. L’Algérie est la porte de l’Afrique, l’Algérie est aussi un facteur de stabilité dans la région et elle est aussi un marché de 45 millions d’habitants », a souligné le ministre, notant que « l’accord est aussi vital pour l’Algérie particulièrement en termes d’investissement ». « L’Algérie et l’Union européenne vont continuer dans la mise en œuvre de l’accord d’association » qui « ne concerne pas que l’aspect commercial mais d’autres aspects globaux », a-t-il assuré.
De son coté, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Aissa Bekai, a indiqué que » les concertations entre l’Algérie et l’Union européenne se poursuivaient toujours dans le but de d’évaluer l’accord ». »Les premières concertations ont eu lieu au mois de septembre dernier. D’autres concertations techniques ont eu lieu lundi. La réunion sera aussi une occasion pour passer en revue ledit accord et œuvrer pour arriver à un accord sur les données commerciales « , a souligné le ministre, notant que « l’Algérie et l’UE ont fait chacune de son côté sa propre évaluation de ce document. Il a rappelé que l’Algérie avait émis des réserves en 2014 dans le but de sauvegarder la balance commerciale qui était en défaveur de l’Algérie », a fait remarquer M. Bekai , notant « que l’Algérie a procédé à l’évaluation de tous les accords commerciaux, à l’instar de celui avec la zone arabe. Pour sa part le ministre de l’Industrie Ferhat Ait Ali, a indiqué qu’une évaluation de l’accord d’association a été faite au niveau de son département qui a émis « certaines réserves s’agissant de certains segments ». « Nos réserves ont été d’ores et déjà prises en considération par nos partenaires européens. D’autres vont l’être. Nous sommes en concertation avec l’UE pour remédier à toutes ces lacunes. »Tout accord est sujet à un ajustement », a-t-il ajouté.
L’Algérie et l’Union européenne ont tenu lundi par visioconférence leur 12 session du Conseil d’association, centrée sur les relations bilatérales. La session a été coprésidée par le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, avec le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Joseph Borell. Les deux parties procéderont à une évaluation exhaustive des relations et de la coopération de l’Algérie avec l’Union européenne, notamment les volets relatifs au dialogue politique sur les relations bilatérales et les questions régionales et internationales d’intérêt commun ainsi que sur la mise en œuvre de l’accord d’association ». Elles aborderont également les priorités communes du partenariat Algérie-UE pour les années à venir et procèderont par ailleurs à un échange de vue sur les questions de la mobilité en relation avec le dossier de la migration dans ses aspects bilatéraux et globaux ». Signé en 2002, mais entré en vigueur en 2005, l’accord d’association Algérie-UE prévoit l’établissement d’une zone de libre échange en 2017 qui a été décalée à septembre 2020 (APS)