L’Algérie récupère un hôtel de luxe à Barcelone qui appartenait à l’homme d’affaires Ali Haddad

Nous avons appris que l’Algérie a réussi à récupérer par la voie judiciaire un hôtel de luxe situé à Barcelone. L’hôtel en question, le fameux Ritz « El Palace », était la propriété de l’homme d’affaires véreux, Ali Haddad, qui l’avait acheté, pour le compte de la société Aginyo, au prix de 68 millions d’euros. A l’époque, les observateurs se sont posés la question de l’origine des fonds qui ont servi à la transaction dans la mesure où la sortie des capitaux d’Algérie était réglementée et que Ali Haddad ne possède aucune affaire sérieuse à l’étranger qui pouvait lui procurer une telle somme. Ali Haddad est actuellement sous verrous et la Justice algérienne a saisi tous ses fonds et ses biens immobiliers en Algérie.

La récupération de l’hôtel « El Palace » de Barcelone s’inscrit dans le cadre d’une action engagée par l’Etat algérien en vue de récupérer les fonds et les biens immobiliers confisqués par la Justice algérienne et ce, dans le cadre de la coopération judiciaire avec les Etats qui ont signé des engagements dans ce sens avec l’Algérie. La Justice algérienne a envoyé des dizaines de commissions rogatoires internationales vers une dizaine de pays européens dont la France, l’Espagne, la Suisse, l’Italie, la Grèce et le Royaume Uni. Jusqu’ici une quarantaine de biens immobiliers ont été récupérés totalisant environ 500 millions d’euros.

Pour rappel, le président Tebboune a ordonné lors du Conseil des ministres de dimanche dernier « la création d’une Agence nationale chargée de la récupération des biens et fonds confisqués, en tant que nouveau mécanisme à placer sous la tutelle des ministères des Finances et de la Justice » et ce, dans le cadre du « projet de loi relative à la prévention et la lutte contre la corruption ». Bien entendu, pour que cette dernière soit prise au sérieux par l’opinion publique, elle doit se faire dans la transparence la plus complète et traiter l’ensemble des dossiers avec équité. Les associations de la société civile devraient aussi s’impliquer davantage dans la lutte contre la corruption qui constitue un frein au développement et un des principaux facteurs du discrédit de l’Etat.

Mustapha Senhadji