L’Algérie récupère un manuscrit islamique rare remontant à 1659

07.04.2023. Les autorités algériennes ont récupéré un manuscrit islamique rare qui remonte à 1659 dont les autorités coloniales se sont accaparées en 1842, a indiqué, mercredi, un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.

Le ministère « porte à la connaissance des Algériennes et des Algériens à l’intérieur et à l’extérieur du pays que les autorités algériennes ont réussi à récupérer un manuscrit islamique rare qui remonte à 1659 dont les autorités coloniales se sont accaparées en 1842, après une attaque menée par l’armée française contre l’Emir Abdelkader dans les montagnes de l’Ouarsenis », lit-on dans le communiqué. La récupération de ce manuscrit « de haute valeur historique et d’une grande symbolique, a été rendue possible grâce à la conjugaison des efforts des pouvoirs publics, sur orientations directes du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, ainsi qu’aux membres de notre communauté en France qui se sont mobilisés, animés d’un haut sens de patriotisme, pour empêcher la vente aux enchères de ce manuscrit », affirme le communiqué.

En effet, la récupération de ce manuscrit n’aurait pas été possible sans la mobilisation des Algériens de la diaspora en France et dans le monde sur les réseaux sociaux qui ont appris sur le net l’annonce du projet de vente aux enchères du manuscrit. manuscrit a été saisi par les armées de l’occupation française, dirigées par le général Théodule Changarnier, lors d’un raid contre une tribu algérienne en en juin 1842. La mobilisation citoyenne des Algériens sur les réseaux citoyens a finalement fait reculer le Commissaire-priseur, Jack-Philippe Ruellan, chargé de la vente, qui a fini par céder en déclarant : « Je veillerai à ce que cet ouvrage soit bien remis au consulat de Nantes pour qu’il finisse dans un musée en Algérie ».

Le manuscrit, qui appartenait à l’émir Abdelkader, a été pris chez l’un de ses disciples en 1842 pour être envoyé en France par le lieutenant Blanry. Le manuscrit en question, écrit en langue arabe, date du 17e siècle et est l’œuvre d’Al-Hadi Abu Srour Ibn Abd al-Rahman al-Abbadi al-Shafi’i du Caire, qui a achevé son écriture en 1620 avant d’être copié en 1659 par Muhammad Ibn Muhammad Ibn Qasim Ibn Issa Ibn Muhammad al-Ghabrini al-Hadi. Si l’histoire de ce manuscrit s’est bien terminée par son retour à son pays d’origine, malheureusement, il reste un nombre inconnu de manuscrits d’une valeur historique inestimable dans les musées et les collections privées en France que l’Etat algérien ne désespère pas de récupérer. Reste aussi à espérer que l’Etat algérien se donne vraiment les moyens de bien sauvegarder ce genre de joyaux historiques dans ses musées et que ce manuscrit ne finisse pas comme les manuscrits anciens qui ont brûlé il y a quelques mois dans la bibliothèque de Ouargla (Algérie solidaire)