L’Algérie refuse de classer le Hezbollah comme organisation terroriste
Dans le cadre d’une conférence de presse tenue en compagnie du ministre angolais des affaires étrangères, Ramtane Lamamra a commenté la décision du Conseil de coopération du Golfe de considérer le Hezbollah libanais comme étant une « organisation terroriste ». M. Lamamra a rappelé la position de l’Algérie concernant le principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays, affirmant qu’il s’agit d' »un mouvement politico-militaire qui active sur la scène politique interne au Liban ». « Nous devons dans le même temps respecter la Constitution du Liban et les dispositions sur lesquelles repose la coexistence dans ce pays », a-t-il poursuivi, précisant que l’Algérie met en avant le principe de non-ingérence dans les affaires internes concernant la situation au Liban. »
Dans le prolongement de la réponse du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, à la question de savoir quelle était la position de l’Algérie au sujet de la décision du Conseil des ministres de l’Intérieur des pays arabes de considérer le Hezbollah libanais comme étant une organisation terroriste », le porte-parole du MAE, Abdelaziz Benali-Cherif a indiqué, dans une déclaration à l’APS, qu' »il y a lieu de rappeler, d’abord, que le Hezbollah est un mouvement politico-militaire qui fait partie du paysage social et politique du Liban et qui participe aux équilibres fragiles patiemment et laborieusement négociés dans ce pays, notamment en vertu des Accords de Taëf auxquels il a été partie prenante ».
« Toute décision concernant ce mouvement doit, donc, émaner des Libanais eux-mêmes. L’Algérie, pour qui la non-immixtion dans les affaires internes des autres pays est l’un des principes directeurs de sa politique étrangère, s’interdit toute interférence dans ce dossier et refuse de s’exprimer en lieu et place des Libanais dans une affaire qui les concerne d’une manière exclusive », a-t-il souligné. « Ceci dit, il est clair que ce mouvement, membre de la coalition gouvernementale et acteur au niveau du Parlement libanais dans lesquels il compte de nombreux représentants, a lui également le devoir de ne pas s’ingérer dans les affaires des autres et d’éviter toute implication dans la déstabilisation de son environnement », a-t-il précisé. « L’Algérie continuera, pour sa part, à agir pour éviter les dissensions et renforcer la solidarité entre les pays de la sphère arabo-musulmane », a ajouté le porte-parole du MAE (APS)