L’Algérie se prononce contre l’armement des tribus libyennes
Les déclarations égyptiennes dans le sens de l’armement des tribus libyenne pour faire face à l’intervention turque dans ce pays inquiètent manifestement l’Algérie qui l’a fait savoir par la bouche de son président de la république. Dans un entretien accordé à des représentants dpresse nationale, M. Abdelmadjid Tebboune, a exprimé son regret à la suite des « tentatives d’implication de certaines tribus libyennes dans le conflit armé », ajoutant que « cette situation dangereuse pourrait faire basculer la Libye dans le même sort que la Somalie ». Cependant, la diplomatie algérienne ne semble pas ignorer le sentiment d’insécurité qui traverse les tribus libyennes à la suite de l’intervention turque en Libye. A une question sur la composante de la société libyenne et les multiples tribus ainsi que la possibilité de leur armement et les risques encourus, M. Boukadoum a indiqué ans un entretien au média russe RT Arabic que le véritable danger « réside dans l’insécurité ressentie par ces tribus et leur sentiment de marginalisation », soulignant l’importance de leur donner espoir d’entrevoir un avenir pacifique et de vivre dans un Etat fédéré pleinement souverain ». « L’absence de l’Etat et de ses services dans certaines régions de la Libye va générer un sentiment de marginalisation et de menace au sein des tribus, ce que nous ne désirons pas », a-t-il affirmé, ajoutant « nous avons mis en garde contre ce problème (…) car étant l’un des facteurs de risques pour l’avenir libyen ».
Par ailleurs, plusieurs experts algériens ont emboité le pas au président de la république et ont dénoncé la tentative d’armer les tribus libyennes dans la quelle ils voient un facteur d’aggravation du conflit. « Les interventions militaires étrangères ne mèneront jamais la Libye à bon port, mais constitueront, au contraire, la mèche qui conduira à l’explosion de toute la région et un véritable suicide collectif », a tenu à souligner Amine Mizab, expert en sécurité qui a appelé à faire prévaloir le langage de la sagesse et du dialogue afin d’apaiser la situation et éviter une guerre ouverte dont les pays du voisinage paieront le prix cher ». »Au vu de la complexité du terrain et l’escalade militaire récente, la Libye ne pourra plus supporter davantage de militarisation, en armant des tribus, d’autant que nous sommes face à un modèle inédit, tant en terme d’ampleur du conflit entre les parties libyennes qu’en terme de nombre des milices et des mercenaires importés mais aussi par rapport à la prolifération des armes et à la situation territoriale, marquée par la présence de groupes terroristes visant à semer le chaos », a-t-il argué.
Abondant dans le même sens, l’expert en sécurité, Larbi Cherif a fait savoir que « toute arme introduite et utilisée hors du contrôle des institutions de l’Etat constitue une menace pour la Libye et ses voisins dont l’Egypte ». Pis encore, poursuit-il, « l’armement d’une troisième partie dans ce pays souffrant déjà de l’anarchie et du chaos, ne fait qu’aggraver et prolonger la crise et amenuiser les chances d’un règlement politique ». Il a mis l’accent sur les risques des interventions militaires étrangères et l’implication de certaines tribus dans ce marais de guerre, relevant que l’armement de ces dernières n’est pas une solution comme le prétendent certaines parties, car susceptible de mener vers la chute de l’Etat en Libye (APS)