L’année 2016 se termine sur une note d’espoir politique pour la Libye
L’année 2016 s’achève sur une note d’espoir pour les Libyens après la libération entière de la ville de Syrte, mais beaucoup reste à faire pour mobiliser davantage de soutien, sous la direction du Conseil présidentiel, autour de l’accord politique qui continue de se heurter à l’opposition du Parlement rival basé à Tobrouk (Est). Malgré quelques points négatifs résultant notamment de la lenteur dans la mise en œuvre de l’accord politique dans la partie est du pays, -l’autorité rivale y campe sur son refus d’accorder sa confiance au Gouvernement d’union nationale libyen (GNA)-, l’année 2016 était « encourageante » pour l’exécutif, dirigé par Fayez al Sarraj, à plus d’un titre, de l’avis des observateurs. Le Conseil présidentiel a pu ainsi faire prévaloir le fait d’avoir libéré la ville de Syrte, fief libyen du groupe terroriste autoproclamé « Etat islamique » (EI-Daech). Cette issue favorable a été obtenue au prix de combats menés par les forces gouvernementales engagées le 28 août dans une opération militaire. Une victoire qui en appelle d’autres, celle d’une effective reprise des activités pétrolières dans le pays.
En effet, après avoir plongé sous la barre des 300 000 barils/jour en 2010, la production avait connu un rebond depuis octobre, doublant quasiment jusqu’à 600 000 barils/jour. Aussi, après deux ans de division dans le secteur d’hydrocarbures, le GNA parvient aussi à la réunification de la Compagnie nationale de pétrole (NOC). Par ailleurs, parler de la Libye en 2016, rappelle le rôle de l’Algérie et son approche inclusive qui a pesé de tout son poids dans l’aboutissement à l’accord de paix en Libye. Le processus politique, amorcé en mars 2015 lorsque Alger avait abrité les tous premiers pourparlers inter-libyens, a continué à bénéficier de soutiens cruciaux émanant de la mission de l’ONU en Libye (MANUL), de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE) et celui de la Ligue arabe. Les rencontres d’Alger avaient permis l’intensification des efforts diplomatiques à travers la tenue de nombre de conférences sur la Libye, (Rome, le Caire, Niamey, Londres…)
Pour reconstruire la Libye, le GNA s’était fixé, dès le début, un objectif qui repose sur trois piliers : « l’économie, la sécurité et l’accord politique, qui prévoit l’unité et la réconciliation du pays », livré aux milices armées et meurtrie par les violences depuis 2011. La bataille de Syrte est finie mais la guerre contre le terrorisme appelle à la mobilisation permanente, a averti récemment M. Faiz Esserradj, après l’annonce officielle de la reprise de la deuxième ville du pays, soulignant la nécessité d' »unifier les forces militaires dans une seule armée ». Mais malgré le ralliement de deux importantes milices, jusqu’alors loyales au Général controversé Khalifa Haftar, le GNA peine arriver à une seule armée nationale unifiée. Inquiets de l’expansion de l’EI en Libye, à 300 kilomètres seulement de l’Europe, les Occidentaux s’étaient dits prêts à « contribuer au rétablissement de la sécurité en Libye », en s’appuyant notamment sur la résolution du Conseil de sécurité du 23 décembre 2015. Mais sur ce point, le GNA n’a laissé place à aucune « ambiguïté ». « C’est vrai que nous avons besoin d’aide de la communauté internationale dans notre guerre contre le terrorisme. Mais nous ne parlons pas d’intervention internationale », avait-il déclaré.