L’apparition symbolique de Benghebrit aux côtés du général Tartag

C’est peut-être un pur hasard de protocole auquel il ne convient pas d’accorder une importance particulière. Mais cela peut être aussi une drôle de coïncidence qui donne un éclairage symbolique sur les alignements politiques et claniques à l’intérieur du système. Dans cette vidéo, on peut voir comment un agent de sécurité chargé du protocole conduit le coordinateur des services de sécurité auprès de la présidence de la république, le général Athmane Tartag, pour le faire asseoir aux côtés de la ministre de l’éducation nationale, Nouria Benghebrit, sur un des sièges décalés par rapport à la tribune principale où se trouvent le chef d’état-major et autres généraux du commandement de l’ANP.

Première question : si la présence de membres du gouvernement à la cérémonie de sortie de promotions d’officiers de l’académie inter-armes de Cherchell est quelque chose de tout à fait normal et ordinaire, on peut néanmoins s’interroger sur la présence de la ministre de l’éducation à une telle place. Nouria Benghebrit est connue pour faire partie du lobby francophile dans le gouvernement algérien alors que le Ministère de la défense nationale passe pour représenter un des principaux bastions de la résistance à l’hégémonie française en Algérie.

Seconde question. Pourquoi a-t-on choisi pour le coordinateur des services de sécurité cette place entre la ministre de l’éducation nationale et le commandant en chef de gendarmerie nationale ? On remarque d’ailleurs dans la vidéo que le coordinateur des services de sécurité et le commandant de la gendarmerie nationale s’ignorent complètement. Pure coïncidence ou geste calculé pour signifier quelque chose d’un autre ordre ? La vidéo ne manquera pas de faire le tour de la toile et de susciter les commentaires les plus divers. Certains observateurs n’ont pas hésité à donner une interprétation politique à l’évènement. Ils avancent notamment que la place réservée à ces deux invités, qui font partie de la garde rapprochée du cercle présidentiel, signifie qu’ils n’étaient pas particulièrement la bienvenue dans ce bastion de l’ANP qu’est l’Académie militaire inter-armes de Cherchell. Cette dernière vient d’être à l’occasion baptisée du nom du défunt président Houari Boumediene dont le nom restera à jamais attaché à la lutte pour la défense de l’indépendance, de la souveraineté nationale et de l’identité arabo-musulmane de l’Algérie.