L’armée de l’air algérienne intéressée par le Scorpion de Textron
Selon des informations relayées par le site spécialisé dans les questions de défense menadefense, l’armée algérienne serait intéressée par l’appareil de Close Air Support américain, Scorpion de Textron. L’Algérie aurait même demandé une démonstration de l’appareil. Pensé pour être l’avion à réaction de collecte d’informations et d’attaque au sol le moins cher au monde, le Scorpion, dont le prix ne devrait pas dépasser les 20 millions de dollars et dont l’heure de vol avoisinerais les 3 000 $, dispose de six points d’emport et permet d’effectuer des missions de reconnaissance haute altitude des attaques au sol grâce à la panoplie de bombes et munitions qu’il peut emporter. ATGM, roquettes guidées ou pas, missiles à guidage TV, bombes lisses soit 2800 kilogrammes d’emport possible.
Le constructeur américain souligne la possibilité d’intégrer des armements de différentes origines dont les munitions russes, afin de ne pas perturber la cohérence de la logistique de l’armée utilisatrice. Le Scorpion est né du rapprochement d’AirLand et de Textron en 2011, le projet a puisé dans le personnel de Cessna et de Bell, le démonstrateur a été assemblé secrètement dans l’usine Cessna de Wichita au Kansas. Il a effectué son premier vol le 12 décembre 2013. L’appareil est un bi place tandem, en matériaux composites, avec une cellule protectrice renforcée, il reprend pour des raisons d’économie des composants du marché, comme les ailes qui ont été prélevées du Cessna Citation Mustang ou le mécanisme de dérive de l’aileron qui est celui du Cessna Citation X. Le Scorpion est propulsé par deux moteurs Honeywell TFE731 et peut atteindre une vitesse de 833 Km/h. Sa distance franchissable est de 4000 Km et son plafond d’action peut atteindre les 14 000 m d’altitude. Ces caractéristiques lui permettent dans le cas de l’Algérie, d’effectuer des patrouilles de combats à longue endurance et traiter immédiatement les cibles au sol. Sa vitesse et son plafond le mettent à l’abri de la panoplie d’armement anti-aérien qui commence à proliférer dans la région et dont la létalité maximale est en deçà de 5000 m d’altitude.
Si toutes ces caractéristiques peuvent expliquer un intérêt de l’armée algérienne pour cet appareil, les observateurs s’interrogent néanmoins sur la pertinence d’un tel choix. D’une part, le prototype destiné aux démonstrations de cet appareil n’est même pas prêt et l’armée algérienne n’achète pas traditionnellement des appareils qui n’ont pas fait leurs preuves. D’autre part, les achats militaires de l’Algérie en provenance des Etats-Unis ont toujours été jusqu’ici limités au matériel non-létal et l’achat d’un avion d’attaque -füt-il léger- serait une première pour l’Algérie qui serait sujette à une longue procédure dans la mesure où il faut dans ce cas l’accord préalable du Congrès. Par ailleurs, on sait que la Russie est en train de développer une version CAS/COIN de l’avion d’entraînement Yak 130 que l’armée de l’air algérienne a déjà adopté. Les observateurs favorables au choix de l’appareil américain avancent toutefois que bien que les deux appareils dans les missions attaque au sol soient assez similaires, la plateforme du Scorpion serait plus riche que le Yak 130 dans la mesure où elle combine des capacités ISR (reconnaissance) à celles d’avion d’attaque léger.