L’armée algérienne multiplie les acquisitions de drones de reconnaissance et d’attaque chinois

Plusieurs sources ont confirmé récemment l’information lancée en janvier dernier suivant laquelle l’armée algérienne est en voie d’acquérir quatre drones d’attaque HAL WJ-700. Fabriqué par la firme chinoise CASIC, ce drone a des performances inédites. Il vole à une vitesse allant jusqu’à 800 km/h peut maintenir une vitesse de croisière de 600 km/h et ce pendant 24 heures. Rappelons que la plupart des drones du même type ne dépassent guère la vitesse de 200 km/h. L’autre performance est qu’il peut voler à 15 000 mètres d’altitude, ce qui le met à l’abri de nombreux systèmes de défense anti-aériens. Concernant l’armement le drone peut prendre outre des missiles anti-chars classiques, des bombes planantes guidées, des bombes à guidage laser et des missiles anti-navires avec des portées allant jusqu’à 300 Km. Le fait que le coût d’une unité avoisine les 45 millions de dollars explique que l’armée algérienne n’en a commandé que quatre exemplaires pour le moment.

Mais l’acquisition de ce drone vient par ailleurs compléter la panoplie de drones chinois avec laquelle opère déjà l’armée de l’air algérienne. En effet, en janvier dernier, des sources avaient annoncé la commande d’une demi-douzaine de drones de combat CH-5 Rainbow. L’appareil rejoindra les CH-3 et 4 déjà en service au sein de l’armée de l’air algérienne. Le CH-5 Rainbow est plus grand et plus lourd que le CH-4 et affiche des performances assez similaires que le MQ9 Prédator américain. Il peut voler 60 heures d’affilée ou 10 000 Km sans atterrir en emportant une tonne de charge utile (jusqu’à 16 missiles anti chars de type AR-1 et 2 ou HJ-1) Le CH-5 Rainbow vole à une altitude de 9 Km. Les drones en question peuvent travailler ensemble de manière complémentaire pour assurer des missions de reconnaissance et d’attaque. Par ailleurs, des sources assurent que l’armée algérienne a également commandé le drone chinois Wing Loong 2 sans préciser le nombre d’exemplaires acquis.

L’armée de l’air algérienne ne se contente pas d’acheter des drones chinois sur étagère puisqu’elle projette également de fabriquer localement plusieurs types de drones de reconnaissance et d’attaque; Après l’expérience qui a donné lieu aux drones El Djazair 54 et El Djazair 55, l’armée algérienne serait sur le point de lancer localement la fabrication d’un drone chinois de type ASN 209 que l’Egypte a commencé à fabriquer sur place. L’information a été confirmée à la suite d’un accident technique qui a vu un drone de ce type tomber près du village de Maarif dans la wilaya de Msila. Le drone, qui a été remarqué, il y a un an, par le chef d’état-major de l’ANP au salon militaire EDEX au Caire, est optimisé pour des missions de reconnaissance militaire comme la désignation de cibles pour l’artillerie et pour la surveillance de périmètres pétroliers dans le grand sud. En multipliant les acquisitions de drones chinois, l’armée algérienne a fait le choix de la technologie chinoise dans ce segment tout en continuant à s’approvisionner en Russie pour ce qui est des avions de combat et ce, dans le cadre d’une diversification bien calculée.

A. Boussouf