Un drone américain Reaper abattu par un système antiaérien russe dans le ciel libyen

Il y a environ trois semaines, le porte-parole de la Libyan National Army (LNA) dirigée par le Maréchal Haftar, Ahmed Mesmari, avait annoncé dans un communiqué lu à la télévision que les unités de défense aérienne du secteur de Benghazi avaient abattu un drone, d’origine inconnue et armé de deux missiles, qui effectuait une reconnaissance aérienne. Des sources locales ont indiqué que sur les lieux du crash, les restes indiquent qu’il s’agit d’un MQ-9 Reaper, Selon le site spécialisé dans les questions militaires, MenaDefense, ce type de drone tactique n’est opéré que par six armées, dont trois ayant une présence militaire dans la région, il s’agit des forces aériennes américaines, françaises et italiennes. Cependant, la zone de décollage du drone -la base aérienne de Sigonella en Italie- tend à confirmer qu’il s’agit soit d’un drone italien ou d’un drone américain même si la dernière hypothèse est la plus probable dans la mesure où le drone en question aurait effectué de nombreux vols de reconnaissance au dessus des positions des milices russes Wagner engagées dans l’est libyen aux côtés des forces du Maréchal Haftar.

Pour rappel, ce n’est pas la première fois qu’un drone d’attaque américain du type Reaper est abattu dans le ciel libyen. En décembre 2019, le général Stephen J. Townsend, patron de l’US Africa Command avait déclaré que le jeudi 21 novembre 2019 un drone de surveillance appartenant aux forces américaines a été abattu par des tirs de DCA alors qu’il survolait le territoire libyen. Le général américain n’avait pas précisé de quel drone il s’agissait mais les observateurs avaient laissé entendre qu’il pouvait s’agir d’un des trois drones américains qui pouvaient être lancés à partir d’une base aérienne américaine située dans le sud de l’Italie : soit ’un General Atomics MQ-1C Gray Eagle, soit un MQ -9A Reaper ou alors un Northrop Grumman RQ-4B Global Hawk même si cette dernière hypothèse paraît peu plausible, ce dernier drone étant un modèle de drone stratégique qu’il est peu probable qu’il soit utilisé dans ce genre de conflit.

Reste la question la plus importante. Quel est le système de DCA qui a pu abattre un drone d’attaque américain aussi sophistiqué que les médias spécialisés présentent généralement comme étant un des drones tactiques les plus redoutables ? Les sources divergent à ce sujet mais une chose est sûre. Ce n’est pas la DCA de la Libyan National Army de Haftar qui aurait pu abattre ce drone même si le porte-parole de cette dernière a semblé revendiquer cet exploit. Les porte-parole de l’armée américaine ont accusé pour leur part les milices russes Wagner qui emploient des systèmes de défense aérienne russes sans préciser s’il s’agit du système Pantsyr ou du système Buk M2. Pour rappel, les Forces de la défense aérienne du territoire (DAT) de l’armée algérienne opèrent avec ces deux derniers systèmes. Par ailleurs, le Maroc avait commandé il y a deux ans 4 drones MQ-9B SeaGuardianr pour renforcer sa panoplie de drones composée actuellement de 12 drones turcs Bayraktar, de 3 drones franco-israéliens Harfang et de plusieurs drones kamikazes israéliens Harop.

A. Boussouf