L’armée algérienne renforce la protection de ses hélicoptères

L’Algérie serait en négociations avec la Russie pour la livraison de nouveaux systèmes de défense embarqués dans les avions et hélicoptères, a rapporté l’agence russe Ria Novosti. Ce système de défense embarqué (SDE), baptisé Président-S, est destiné à parer aux attaques de missiles sol-air. Le système détecte automatiquement le lancement d’un missile et active l’utilisation d’interférences passives et actives dans les gammes infrarouges et radios, brouillant ainsi les systèmes d’autoguidage du missile et le redirigeant vers de fausses cibles. « Actuellement, nous négocions la livraison de complexes Président-S à l’Égypte et à l’Algérie », a déclaré Igor Nasenkov, vice-président du KRET (Groupe de technologies radio-électroniques). « Le système Président-S est capable de protéger efficacement n’importe quel appareil volant contre des missiles sol-air à très courte portée (SATCP) dotés de têtes de guidage optiques », a souligné le responsable russe. Le prototype de ce nouveau système de défense a été présenté pour la première fois en juin 2010 au Salon Eurosatory-2010 à Paris, et la production industrielle a été lancée en juin 2015. Annoncé par plusieurs médias russes, dont Ria Novosti, en marge du salon international d’armement des Émirats arabes unis, l’Algérie et l’Égypte auraient signé un pré contrat pour l’acquisition d’un nombre indéterminé de systèmes de contremesures et d’autoprotection Président S.

Ce système universel s’adapte à l’ensemble des appareils de fabrication russe mais peut aussi s’appliquer à des appareils de fabrication étrangère. Lors du salon Maks 2015 à Moscou, l’hélicoptère d’attaque russe Mi28, acquis par l’Algérie, qui y a avait été exposé en était déjà équipe. Ce système développé par Kret, le leader russe de l’électronique de defense, est composé de plusieurs ensembles, pyrotechniques, avec les lance-leures de nouvelle génération, electro-optiques avec les caméras de détection de mouvement et les détecteurs infra-rouge et enfin d’ordinateurs de calcul et d’affichage pour la coordination et l’action. Il permet à l’hélicoptère d’échapper aux tirs de missiles sol-air portables de nouvelle génération mais aussi de leurrer les dispositifs de guidage radar des missiles air-air et certains composants de la Dat à guidage radar. En ce qui concerne l’armée de l’air algérienne, cette acquisition concernera probablement les flottes des Mi28 et des Mi26 en priorité, les premiers seront appelés à faire face en première ligne à la présence d’une défense aérienne, les seconds gagneront en autoprotection, car leur faible vitesse et leur taille en font des cibles faciles. Les Mi171, seront probablement aussi concernés pour les mêmes raisons.

Cette acquisition, si elle est confirmée, démontre un renouvellement de la doctrine de l’AAF dans la lutte anti-terroriste du fait du retour d’expérience des guerres asymétriques de Syrie et d’Irak. L’insécurité qui règne dans la région notamment en Libye et au Mali constitue une menace directe pour la sécurité nationale. L’armée algérienne pourrait affronter des groupes armés de missiles Manpads subtilisés dans les arsenaux libyens (ou livrés secrètement par des puissances étrangères) capables d’atteindre des cibles aériennes à moins de 7000 mètres, ce qui est le cas des hélicoptères.