L’armée de l’air algérienne teste le chasseur russe SU 35
Selon une source proche de l’armée algérienne, un chasseur Su 35 aurait récemment effectué une série de tests en Algérie. L’armée de l’air algérienne qui dispose déjà d’une flotte de 44 Su30 MKA à laquelle viendront s’ajouter 14 nouveaux appareils d’ici 2017 s’intéresse depuis quelques années à son frère jumeau, le chasseur SU35. Outre qu’il s’agit d’un monoplace (alors que le SU30 est un appareil biplaces), ce qui le rend mieux adapté pour l’interception rapide, le SU35 serait doté de développements technologiques plus avancés que le SU 30 MKA.
Selon certaines sources, l’armée de l’air algérienne aurait commencé les discussions au sujet du SU35 depuis plusieurs années mais ces discussions auraient buté sur la question des modifications que les négociateurs algériens auraient souhaité effectuer sur l’appareil dont notamment l’ajout de technologies occidentales. Les discussions sont restées en stand by, le commandement de l’armée de l’air algérienne semblait hésiter à acquérir cet appareil qui n’avait pas encore de retour d’expérience puisque l’armée de l’air russe n’a reçu ses premiers SU35S qu’en 2014 tandis que la première commande export par la Chine ne date que de l’année dernière. Cette dernière commande ainsi que le récent déploiement du SU 35 sur la base russe de Hmeimin en Syrie ont peut-être augmenté l’intérêt de l’armée de l’air algérienne pour ce chasseur russe.
Si les tests du SU35 par l’armée de l’air algérienne s’avèrent concluants, l’Algérie pourrait commander un premier lot de 14 ou 16 appareils qui pourraient être affectés à l’interception stratégique en remplacement des Mig25 devenus obsolètes. Le nombre total de SU35 dépendra de la doctrine que l’armée de l’air algérienne compte adopter : continuera-t-elle à s’appuyer sur un mix entre appareils lourds et appareils légers comme le fait l’armée de l’air russe ou bien se contentera-t-elle d’un trio Sukhoi (SU30-SU35-SU32) dont chaque vecteur sera affecté à des missions spéciales ? Si elle adopte la première solution, l’armée de l’air algérienne se contentera d’un petit nombre de SU35 aux côtés d’une cinquantaine d’appareils plus légers dédiés à la défense aérienne, probablement des Mig 35 actuellement en cours de développement. Si elle décide par contre d’opter pour la seconde solution, elle devrait aligner au minimum une centaine de SU30/SU35. Les partisans du tout Sukhoi mettent en avant le fait que ce choix permettra d’avoir moins d’appareils mais aussi des économies d’échelle en termes d’inter-employabilité des systèmes, de pièces de rechange et de maintenance. L’acquisition du SU35 avant 2020 donnera à l’armée de l’air algérienne une capacité de dissuasion redoutable dans la région. Cette acquisition permettra également aux équipages de l’AAF de se préparer au pilotage de l’avion de 5e génération, le fameux PAK FA, qu’elle pourrait acquérir à l’horizon 2025-2030.
Pour rappel, le Sukhoi Su-35 (code OTAN Flanker-T+) est un chasseur multirôles russe de génération 4++ développé par le bureau d’études Sukhoi. De par ses caractéristiques, le Su-35 se rapproche de près des chasseurs de cinquième génération : seuls un radar à antenne active et la technologie de furtivité lui manquent pour être classé dans cette catégorie. La récente commande par la Chine de 24 appareils a relancé l’intérêt pour cet avion à l’export. Le Pakistan et l’Indonésie auraient exprimé leur intérêt pour cet appareil. Récemment, le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine a déconseillé vivement de « lancer un défi » aux nouveaux chasseurs russes Su-35 déployés sur la base aérienne de Hmeimim en Syrie.