Le chef de l’ANP met en cause les responsables de l’ancien DRS dissous
Dans sa dernière intervention devant les cadres de la 5eme et de la 4eme Régions militaires à l’Ecole supérieure des Troupes spéciales de Biskra, le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, a fait de nouvelles révélations importantes qui laissent penser que la « crise actuelle » a été fomentée par des éléments écartés du pouvoir en vue de créer une situation de « vide constitutionnel » propice à leurs manœuvres visant à reprendre le pouvoir grâce à la complicité de leurs agents toujours présents à tous les niveaux de l’Etat et de la société. Même s’il n’a pas cité de noms, tous les observateurs ont compris qu’il s’agit de l’ancien patron du DRS dissous, le général Toufik, et ses nombreux hommes qui ont été écartés comme lui de l’appareil sécuritaire.
La déclaration du chef de l’armée algérienne était claire : « J’ai affirmé dans une rencontre antérieure que nous étions en cours de démantèlement des bombes à retardement que le peuple algérien sait pertinemment qui les a plantées au sein de toutes les institutions de l’Etat, et que cette crise, dont nous n’avions guère besoin, a été inventée dans le but de semer les graines de la déstabilisation en Algérie, en créant un environnement propice au vide constitutionnel. Ces individus là, qui ont intentionnellement causé cette crise sont ceux-là même qui tentent aujourd’hui d’infiltrer les marches, brandissant des slogans suspects et tendancieux qui incitent à entraver toutes les initiatives constructives permettant le dénouement de la crise. Ils ont ainsi démontré qu’ils sont l’ennemi du peuple, lequel sait pertinemment comment mettre en échec, en compagnie de son armée, ces complots et mener le pays vers un havre de paix ».
Ces nouvelles révélations viennent confirmer ce que de nombreux analystes ont avancé durant ces dernières semaines. De nombreux indices montrent que l’Algérie a été ciblée par un complot visant à déstabiliser les institutions de l’Etat pour permettre la prise (ou la reprise) du pouvoir par un groupement d’intérêts qui agit dans l’ombre, qui a des ramifications partout dans l’Etat, la classe politique, les hommes d’affaires et les médias, et qui compte également sur des liens avérés avec des puissances étrangères, particulièrement avec la France. Durant les derniers mois, ce groupement d’intérêts hétéroclite qui regroupe les partisans de Toufik, de Nezzar et de Touati, s’est rapproché du clan présidentiel, représenté par Saïd Bouteflika, pour se débarrasser du chef de l’armée algérienne qui constituait un obstacle à leurs desseins. Ayant échoué à imposer leur « période de transition » sous la présidence fictive de Bouteflika, ils sont passés à une autre stratégie qui consiste à manipuler la rue pour la pousser au « vide constitutionnel » qui obligerait l’armée à accepter une « période de transition » sous contrôle d’une « instance provisoire » cooptée par les minorités influentes qui peuvent compter sur leurs hommes d’affaires, leurs agents au sein de l’Administration, les partis et les médias à leur solde.
Mohamed Merabet