Le Cnapeste reste vigilant face aux manoeuvres de Benghabrit
La ministre de l’éducation nationale, Nouria Benghabrit, a reçu dimanche une délégation du Cnapeste. Les discussions ont duré plus de douze heures et ont débouché sur un accord en vue de constituer une commission de travail autour d’une des principales revendications des enseignants grévistes, à savoir la révision des grilles professionnelles. Cette commission devrait rendre ses conclusions avant le 31 mars courant. Pour rappel, le Cnapeste a décidé d’arrêter la grève et de reprendre le travail à partir du 1er mars après que des personnalités en haut lieu aient donné des garanties concernant la prise en compte sérieuse des revendications des enseignants.
Si le début de dialogue entre le ministère et le syndicat enseignant est salué de part et d’autre, de nombreux syndicalistes restent vigilants et attendent de voir les résultats concrets des négociations. Ils n’oublient que la ministre de l’éducation n’a finalement accepté d’entrer en discussion avec eux et de réintégrer les enseignants injustement radiés qu’après l’intervention de la présidence de la république. L’intervention tardive de cette dernière est venue après la sortie des élèves en solidarité avec leurs professeurs sanctionnés. Si la reprise du travail et le retour au calme ne peuvent que réjouir les élèves et les parents d’élèves qui s’inquiétaient pour l’année scolaire, des syndicalistes ne cachent pas leur crainte d’assister à des manoeuvres de la part du ministère en vue de gagner du temps.
En effet, tout en acceptant de négocier avec le syndicat enseignant, la ministre et ses proches collaborateurs tentent de discréditer le mouvement de grève en se cachant sur une soi-disant volonté de moderniser le système éducatif national. « Nous avons 27.000 établissements, 9 millions d’élèves et plus de 700 000 fonctionnaires et je peux vous dire que depuis le début de la grève, seulement 27 000 enseignants ont fait grève sur les 465 000 existants à l’échelle nationale, soit un taux de suivi de 5% », a déclaré à l’APS Mme Benghabrit en marge des ateliers de formation au profit des inspecteurs de l’éducation nationale avant d’ajouter que la rencontre avec le Cnapeste est une occasion « de rappeler que « l’école a besoin d’être soutenue, accompagnée et protégée ». Mme Benghabrit a oublié de rappeler que si l’école algérienne a besoin d’être protégée c’est avant tout contre les bureaucrates de son espèce qui cherchent à imposer une réforme concoctée dans des laboratoires français dans le but inavoué de servir des desseins idéologiques et politiques néocoloniaux qui n’ont rien à voir avec les mobiles pédagogiques avancés.