Le commandant de la gendarmerie nationale bientôt limogé ?
Nous avons rapporté l’information sur le limogeage du commandant de la gendarmerie nationale en utilisant le conditionnel tant que l’information n’a pas été confirmée. Aux dernières nouvelles, nous avons appris que le général Ghali Belkecir est toujours en fonction mais qu’il serait très mal-en-point avec ses supérieurs. Son limogeage est une question de temps, nous assurent des sources autorisées étant donné les soupçons qui pèsent sur lui et sur son épouse. Ce général connu pour sa complicité avec le clan présidentiel déchu et avec les frères Kouninef actuellement en prison, était au centre d’une enquête discrète depuis plusieurs semaines. Son limogeage est attendu depuis que ses complices directs, Saïd Bouteflika et les frères Kouninef, sont tombés.
Pour rappel, le général Belkecir doit sa fulgurante ascension durant ces dernières années aux services rendus à Saïd Bouteflika et aux frères Kouninef. En effet, sa fonction à la tête de la brigade de recherche de Bab Jdid à Alger, quand il était colonel, lui a permis de prendre connaissance de nombreux dossiers économiques explosifs dont un impliquant directement les enfants de son chef hiérarchique, le général-major Ahmed Boustila qui commandait à l’époque la gendarmerie nationale et qui était réputé proche du patron de l’ex-DRS, le général Toufik. Le colonel Belkecir aurait livré le dossier impliquant le général Boustila à Saïd Bouteflika qui l’a utilisé pour le limoger en 2015. A cette occasion, le colonel Belkecir a été promu commandant de la gendarmerie de la 1ere Région militaire à Blida avant de bénéficier d’une nouvelle promotion en 2017 lorsqu’il a été promu général et nommé chef d’état-major de la gendarmerie nationale.
En 2018, suite à l’éclatement de l’affaire de la cocaïne, la présidence et l’état-major de l’ANP s’entendent sur la nomination du général Belkecir à la tête de la gendarmerie nationale en remplacement du général-major Nouba. Mais cette nomination n’a pas manqué de provoquer des remous au sein du Ministère de la défense nationale. Après la chute de ses protecteurs et la longue enquête qui l’a mis directement en cause, on s’attend à ce que le commandement de l’armée decide enfin son limogeage. Dans son malheur, le général Belkecir risque d’entraîner avec lui son épouse, présidente de la Cour de Tipaza, qui se trouve depuis plusieurs semaines au centre d’un vaste mouvement de protestation de juges et d’avocats qui l’accusent de corruption et qui auraient envoyé un dossier accablant la concernant aux autorités compétentes.
Mustapha Senhadji