Le « consensus », nouveau slogan de la mafia politico-financière
En insistant sur la nécessité du « consensus » et de l' »unité des rangs » pour faire face aux défis d’une conjoncture socioéconomique difficile, le président Bouteflika a montré que le pouvoir a abdiqué devant le chantage de la mafia politico-financière représentée par le président du FCE, Ali Haddad et son larbin de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd. Le pouvoir, en la personne de Bouteflika, ne s’est pas prononcé sur la question de fond qui intéresse les Algériens. Oui ou non, Ali Haddad et ses comparses ont-ils bénéficié de marchés publics, de crédits bancaires de complaisance et de milliers d’hectares sans véritable contrepartie productive pour l’économie nationale ?
En insistant sur le « consensus » et l' »unité » et en reprochant implicitement à son ancien premier ministre, Abdelmadjid tebboune, de s’être laissé emporter dans son bras de fer avec les « hommes d’affaires », le président Bouteflika a montré qu’il était avant tout soucieux de la paix sociale. La mafia politico-financière dont la capacité de nuisance est indiscutable devient ainsi-avec laide du syndicat maison- le garant de cette paix sociale. Les observateurs s’interrogent sur les limites d’une paix sociale qui serait garantie par une caste sociale qui agit au mépris des lois et des intérêts du pays et des larges couches populaires.
Pour les observateurs, si le souci de la paix sociale et du consensus national est tout à fait légitime, il n’est pas sûr, en revanche, que la politique de l’autruche suivie actuellement par le pouvoir algérien lui garantira à long terme la paix sociale recherchée. Les « hommes d’affaires » au secours desquels s’est porté le président de la république (ou ceux qui se cachent derrière cette institution) ne sont tout simplement pas des hommes d’affaires au sens propre. Il s’agit pour la plupart d’affairistes qui ont amassé des fortunes, dont une partie a été détournée à l’étranger, sans aucune contrepartie productive et ce, grâce à des complicités avérées au sein des appareils de l’Etat et des banques publiques Le jour où ils épuiseront les réserves de change du pays, ils quitteront le navire Algérie et laisseront les Algériens seuls face à leur détresse. Qui pourra garantir, ce jour-là, la paix sociale ?