Le lance-roquettes multiple Himars, vedette de l’ « African Lion 2022 »

L’exercice « African Lion 2022 » qui se déroule durant ce mois de juin au Maroc a vu notamment le contingent américain utiliser le lance-roquettes multiples, le fameux MLRS Himars M142 contre des cibles adverses. Le MLRS Himars est dérivé du M270, un lance-roquettes multiple monté sur le châssis d’un véhicule blindé à chenilles développé dans les années 1970 par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Italie pour contrebalancer la supériorité numérique de l’armée russe en Europe. Ce MLRS a été utilisé notamment lors de la guerre contre l’Irak en 1991. Sa version modernisée, le M142, lui, est plus allégée, montée sur un camion blindé – donc plus mobile – mais plus efficace. Mise au point dans les années 1990, elle est entrée en service au sein de l’armée américaine en 2005.

Les deux systèmes peuvent tirer différents types de munitions : de six (pour le M142) à douze (pour le M270) munitions de 227 mm guidées par GPS et ayant une portée jusqu’à 80 kilomètres environ. Ils peuvent aussi tirer un missile sol-sol baptisé ATACMS (Army Tactical Missile System) d’une portée de 300 kilomètres. Pour rappel, l’armée américaine déploie quelques 400 exemplaires de ce système d’artillerie. Une centaine ont été livrés ou sont prévus pour l’exportation. Malgré les allégations des médias marocains, ce pays ne dispose toujours pas du MLRS Himars. Seuls deux pays arabes ont acquis quelques exemplaires : il s’agit des Emirats Arabes Unis et de la Jordanie. Récemment, le président américain a autorisé l’envoi d’une version limitée de ce système à l’Ukraine, une version qui peut atteindre des cibles sur le territoire ukrainien mais sans toucher directement le territoire russe.

De son côté, l’Algérie qui est directement concernée par le probable déploiement du MLRS M142 au Maroc, dispose de plusieurs types de MLRS. Outre les vieux MLRS de l’ère soviétique, le BM 21 Grad de 122 mm monté sur châssis Sonacome ou Ural et le BM 30 Smerch de 300 mm, l’armée algérienne a acquis en 2017 le SR5, un MLRS mobile chinois construit par NORINCO. Le SR5 dispose de deux paniers de roquettes indépendant pouvant tirer chacun 20 roquettes de 122 mm ou 6 de 220 mm. Le SR5 a la capacité de tirer des roquettes guidées Fire Dragon 4 de 122mm, qui disposent d’un système de navigation inertiel ou GPS d’une portée de 40 Km avec une précision de 25 m et des roquettes King Dragon 60 de 220 mm qui disposent d’une tête à guidage terminal laser d’une précision de 3m ou d’un système de navigation automatique GPS ou inertiel avec une portée maximale de 70 Km. Outre le redoutable Iskander E dont le missile peut atteindre une cible à 280 kilomètres, l’artillerie algérienne opère également avec le non moins redoutable TOS-1 qui est classé à la fois comme un lance-roquettes multiple et comme un lance-flammes lourd dans la mesure où il utilise des munitions incendiaires ou thermobariques.

A. Boussouf