Le Maroc échoue à imposer ses pétitionnaires au Comité des 24
Le Comité spécial de la décolonisation de l’ONU, dit comité des 24, a rejeté lundi la demande d’audition de deux pétitionnaires que le Maroc a voulu imposer lors de la session de fond du Comité qui se tient à New York. Après avoir échoué à introduire le président de la région de Dakhla et le vice-président de la région de Laayoune comme représentants du peuple sahraoui au sein du comité, le Maroc a tenté en vain de les présenter comme deux pétitionnaires devant être auditionnés par le Comité. Mais la participation « des deux pétitionnaires » a été rejetée à l’issu d’un vote par 8 voix contre, 7 voix pour et 5 abstentions.
Il a été rappelé au Maroc que l’audition des pétitionnaires sur la question du Sahara occidental est une pratique propre à la quatrième commission de l’ONU chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation et non pas au comité des 24.La décision a suscité un échange enflammé entre la délégation du Maroc et le président du comité des 24, le vénézuélien Rafael Dario Ramirez Carreno. L’essentiel du débat, tenu l’après-midi sur la décolonisation des 17 territoires non autonomes relevant du comité spécial, s’est concentré sur la question du Sahara occidental et la nécessité de soutenir l’autodétermination de ce territoire non autonome.
Intervenant lors des travaux de la réunion, le représentant de l’Algérie, Sabri Boukadoum, a plaidé pour la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, sous supervision conjointe de l’ONU et de l’Union Africaine, déplorant qu’après 43 ans, le peuple du Sahara occidental attend toujours que l’ONU l’accompagne dans la voie de l’autodétermination. De son côté le représentant de Cuba, Humberto Rivero Rosario, a regretté le fait qu’il n’y ait eu » pratiquement aucun progrès dans la recherche d’une solution politique efficace pour résoudre le conflit du Sahara occidental « . Cette recherche, a-t-il déploré, « est au point mort depuis plus de 40 ans ». Les représentants de plusieurs Etats dont le Venezuela, la Namibie, le Zimbabwe, Timor et Belize ont réitéré leur soutien au droit peuple sahraoui à l’autodétermination.