Le Musée de l’Armée baptisé du nom du défunt Chadli Bendjedid
Le Musée central de l’Armée (Alger) a été baptisé dimanche du nom du défunt moudjahid et ancien président de la République, Chadli Bendjedid, dans le cadre de la commémoration du 63e anniversaire du déclenchement de la glorieuse révolution nationale. Coïncidant avec le 33e anniversaire de l’inauguration de Musée, la cérémonie a été présidée par le commandant de la première région militaire, le général major Habib Chentouf, en présence des membres de la famille du défunt Chadli Bendjedid, décédé le 6 octobre 2012 à Alger. Dans une allocution, le directeur du Musée central de l’Armée, le colonel Mourad Chouchane a indiqué que baptiser du nom de Chadli Bendjedid le musée « est un grand honneur pour l’ensemble du personnel et une grande responsabilité pour continuer à oeuvrer à la promotion et à la préservation de notre patrimoine, riche en hauts faits et gloires, et à sa consécration dans la mémoire collective ».
A cette occasion, le colonel Mourad Chouchane a repris un extrait de l’allocution du défunt Bendjedid, lors de l’inauguration de ce musée, le 1e novembre 1984, dans lequel il avait dit que « le Musée central de l’Armée est la mémoire de la lutte héroïque du peuple algérien tout au long de l’histoire et les générations présentes et futures se doivent d’y tirer les enseignements de l’histoire de l’Algérie, son épopée, ses sacrifices et ses valeurs nationales ». Né le 14 avril 1929 à Seba’a dans la commune de Bouteldja (El-Taref), Chadli Bendjedid s’est engagé, dès 1954, au FLN, avant de rallier une année plus tard l’Armée de libération nationale (ALN) dans la wilaya II (Constantinois), où il occupa plusieurs postes militaires. A l`indépendance, en 1963, il supervise le retrait des troupes françaises de cette région avant de prendre le commandement de la 2ème Région militaire (Oranie) le 4 juin 1964. Il fut membre du Conseil de la révolution algérienne, le 19 juin 1965 et en février 1968, il contrôle également le retrait des troupes françaises de l’Oranie, en particulier l’évacuation de Mers el-Kebir. Une année plus tard,il est promu au grade de colonel.
Désigné secrétaire général du FLN en janvier 1979, à l’issue du 4e congrès, puis candidat à l’élection présidentielle, il fût élu président de la République le 7 février 1979, tout en assumant le portefeuille du ministère de la Défense nationale, jusqu’en juillet 1990. Réélu au poste de secrétaire général du parti FLN en décembre 1983, Chadli Bendjedid est choisi comme candidat à la présidence de la République par le 5e congrès du FLN pour un second mandat. Il est réélu président de la République par deux fois de suite en 1984 et en 1989, jusqu’au 4 janvier 1992, date à laquelle il démissionnera officiellement sous la pression des généraux qui ont pris la décision d’arrêter le processus électoral qui allait conduire à l’instauration d’une Assemblée dominée par le FIS. Pour les observateurs, le fait de baptiser le Musée central de l’Armée du nom de Chadli Bendjedid ne saurait être un fait anodin. Même si le passé militaire du défunt président pourrait expliquer suffisamment cette initiative, les observateurs se demandent si cette dernière n’a pas aussi une signification politique dans une conjoncture marquée par l’intensification des luttes au sommet de l’Etat dans la perspective de l’échéance présidentielle de 2019.