Le pouvoir rejette l’intiative du MSP en faveur d’un consensus national
Le pouvoir a catégoriquement rejeté l’initiative du MSP en faveur d’un consensus politique à la veille des élections présidentielles de 2019. Pour le premier ministre, Ahmed Ouyahia, l’appel à un consensus politique à la veille des rendez-vous électoraux est « un déni de la souveraineté nationale et populaire ». M.Ouyahia a évoqué, dans ce cadre, un autre point de l’initiative du MSP relatif à l’instauration d’une période de transition, indiquant que cette initiative « est illogique dans un pays où les citoyens sont appelés aux urnes tous les 5 ans ». S’agissant des tentatives d’implication de l’Armée dans la vie politique, M. Ouyahia a rappelé que « l’armée est, après le Président de la République, la 2è institution nationale constitutionnelle incarnant l’unité nationale », soulignant, à ce titre, qu’il est préférable de « la maintenir loin des débats et conflits de partis qui se caractérisent principalement par des divergences de vues et de positions ».
Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, avait auparavant exprimé son rejet de la même initiative, ce qui dire aux observateurs que les dirigeants des deux principaux partis du pouvoir n’ont fait que répercuter la position des décideurs. En revanche, ces derniers ne semblent pas opposés à une éventuelle participation du MSP dans un futur gouvernement. En dépit de « l’absence quasi-totale » des points de convergence avec le MSP, M. Ouyahia voit en l’appel de ce-dernier à un pouvoir élargi représentant la base, et ce, vu l’incapacité d’un seul parti à gouverner le pays dans le sillage des défis qui se posent, une question qui pourrait constituer un point de convergence entre les deux partis, rappelant à ce propos, que sa formation politique était depuis 1997, partie prenante dans des gouvernements élargis, d’autant plus que le Président Bouteflika a collaboré, depuis sa venue, avec des gouvernements élargis.
Le président du MSP est revenu, par la même occasion, sur la question de l’implication de l’Armée dans les affaires politiques, assurant que la question n’était plus à l’ordre du jour. Il a mis l’accent cependant sur le fait que « le MSP n’a jamais parlé de transition démocratique, mais plutôt d’un consensus national s’inscrivant dans le cadre constitutionnel qui sera consacré à travers la présidentielle 2019 », réaffirmant que « nous n’avons point abordé une transition démocratique qui dépasse les institutions constitutionnelles ». La mise au point du responsable était la bienvenue mais visiblement assez tardivement pour ne pas donner lieu à une mauvaise interprétation de l’initiative en question d’autant plus que le MSP avait participé par le passé à une initiative politique (dite de Mazafran) regroupant plusieurs formations d’opposition qui appelait ouvertement à une « transition démocratique » outrepassant le cadre constitutionnel en vigueur.