Le président Bouteflika n’a pas répondu aux attentes des travailleurs en grève
Dans son message aux travailleurs lu en son nom par le ministre de la Justice Tayeb Louh à Oran à l’occasion du double anniversaire de la création de l’UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures, le président Bouteflika est revenu sur les défis de l’économie nationale dans cette conjoncture difficile marquée par la chute des recettes pétrolières. L’essentiel a été dit dans ce message et notamment l’exigence d’asseoir désormais l’économie sur le travail et l’excellence sans sacrifier le système de solidarité nationale. « Nous devons nous adapter au changement en hissant notre économie, nos entreprises, nos universités aux standards mondiaux d’excellence et de compétitivité tout en restant fidèles à notre doctrine en matière de politique sociale et de solidarité nationale »
Dans le même esprit, le président Bouteflika est revenu sur l’exigence de fonder le nouveau tournant de l’économie nationale sur le savoir et la recherche-développement : « Notre conviction est que la puissance des Etats repose désormais sur la faculté d’anticipation conjuguée à la compétitivité de leurs économies nationales, elles-mêmes articulées autour de la recherche et développement. » Pour réussir ce tournant, l’Algérie devrait avant tout s’appuyer sur sa matière grise : « Le capital humain étant la clé de la réussite et le signe le plus évident de la puissance des Nations, nous veillerons, sans relâche, à ce que notre pays, si riche en intelligence aussi bien présente localement que disséminée à travers le monde, accède à l’excellence de ses universités et à un haut niveau technologique de ses entreprises » a conclu le président Bouteflika qui a rappelé dans son message l’importance stratégique accordée à la réalisation du programme national des énergies renouvelables et à la révolution numérique ».
On attendait que le président Bouteflika réponde à l’appel des syndicats autonomes des secteurs de l’éducation et de la santé qui sont en grève depuis plusieurs semaines, il n’en a rien été. Sans évoquer explicitement la grève des enseignants et des médecins résidents, le président Bouteflika a tenu à affirmer : « J’encourage les travailleurs à veiller à ce que la défense légitime et vigilante de leurs droits aille de pair avec l’observation effective et régulière de leurs devoirs et obligations, dans cette phase si cruciale du développement national ». Cette déclaration pourra être diversement interprétée. Le président Bouteflika ne condamne pas les mouvements de grève. Mais il ne donne aucune instruction permettant de dénouer un conflit qui risque de dégénérer si le gouvernement ne prend pas ses responsabilités.